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"Jupe ou robe, c'est ma liberté de m'habiller", près de 200 personnes à "Mulhouse en jupe"

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"Mulhouse en jupe" a rassemblé près de 200 personnes ce samedi 26 septembre à 15 heures, devant le centre commercial Porte Jeune, là où mercredi dernier deux jeunes femmes avaient été agressées par un individu à cause de leur tenue jugée "trop courte".

"Mulhouse en jupe" rassemble près de 200 personnes devant le centre commercial Porte Jeune "Mulhouse en jupe" rassemble près de 200 personnes devant le centre commercial Porte Jeune
"Mulhouse en jupe" rassemble près de 200 personnes devant le centre commercial Porte Jeune © Radio France - Julien Penot

Filles, mères, étudiantes, retraitées, lycéennes... Toutes venues ce samedi 26 septembre à 15 heures au rassemblement "Mulhouse en jupe !" lancé sur les réseaux sociaux. Près de 200 personnes ont fait le déplacement devant le centre commercial Porte jeune en soutien à Laurie et Coline, deux jeunes femmes agressées en raison de leur tenue vestimentaire mercredi dernier.

"Ma jupe, mon corps"

Entourée par un petit groupe, Laurie, 20 ans, garde les stigmates de cette agression. La jeune fille est en béquille mais ne compte pas se laisser abattre : "Je continuerai à m'habiller comme je le veux, aujourd'hui je suis en jupe et ça sera pas la dernière fois." Pancarte autour du cou, elle remercie les manifestantes qui se succèdent pour lui apporter leur soutien. 

A ses côté Coline, 18 ans, qui s'était interposée pendant l'agression est impressionnée par la proportion que prend l'affaire. "Cela me touche, ça fait super plaisir, on aurait pas pensé, surtout vu le temps", sourit la jeune fille. 

La pluie n'a pas empêché les manifestantes de respecter le dress code. Beaucoup de jupes et surtout des slogans : "Ma jupe, mon corps", brandit fièrement Victoria. "Toutes les femmes ici ont déjà entendu leur mère dire : "Fais attention à comment tu t'habilles", et c'est pas normal !", lâche la jeune femme derrière son masque, "c_'est aux hommes de faire attention_". 

Changer les mentalités 

Les hommes pointés du doigt, ou plutôt leur regard porté sur la gente féminine. Manon, 14 ans, le ressent déjà : "J'ai une amie à moi, en sport elle avait un crop-top, un t-shirt court, elle a dû aller chez le C.P.E. On lui a dit : "ton t-shirt est trop court, ça gêne les garçons." Sa copine finira la séance de sport en pull. 

Manon, 14 ans et sa mère sont venues manifester
Manon, 14 ans et sa mère sont venues manifester © Radio France - Julien Penot

Un exemple qui fait écho aux déclarations du ministre de l'Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, qui préconisait récemment de venir à l'école "de façon républicaine". L'expression fait souffler Manon. Non loin d'elle un groupe de lycéennes disent beaucoup débattre autour de la question. 

Comment venir à l'école ? "On peut s'habiller comme on veut, c'est pas aux garçons de juger", tranche Carla, 15 ans. Auriane, également en Seconde est plus nuancée : "Ma mère me dit de faire attention, au cas où il y a des garçons, faut pas trop s'habiller court." Pour Claire, membre du collectif "NousToutes68", c'est la perception des hommes qui doit changer : "Il y a lieu de changer sa façon de s'habiller parce que il y a des regards qui peuvent sous-entendre des choses qui n'ont pas lieu d'être." 

La membre du collectif espère que ce genre de rassemblement va accélérer le changement de mentalité sur la perception des femmes dans l'espace public. Avant l'agression des deux Mulhousiennes mercredi dernier, d'autres victimes avaient élevé la voix comme Elisabeth, étudiante agressée mi-septembre à Strasbourg. Autre exemple dans la capitale alsacienne fin août avec deux jeunes femmes rouées de coup par un garçon.  

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