Vitesse limitée à 80 km/h : les «motards en colère» défilent en masse

 

    De Paris à Lyon en passant par Amiens, Rennes, Bordeaux ou Toulouse, les «motards en colère» ont manifesté en masse samedi contre

    sur le réseau secondaire. Selon la Fédération française des motards en colère (FFCM), à l'origine de l'appel à mobilisation, ce sont «des dizaines de milliers de motards» qui ont défilé dans près de 80 villes.

    Motos japonaises, américaines, side-car, Harley Davidson... s'étaient sont rassemblés en début d'après-midi sur l'esplanade du château de Vincennes où les motards, souvent des hommes en blouson de cuir noir, avant de défiler dans les rues de Paris. Une vidéo postée par un journaliste de l'AFP sur Youtube témoigne que l'appel a été largement suivi.


    VIDEO. Rassemblement de motards en colère devant le château de Vincennes

    Des fanions blancs et rouges «Non à la baisse des limitations de vitesse» ou «Répression routière, trop c'est trop» avaient été fixés aux guidons des motos. «Ce n'est pas la vitesse qui tue sur les routes, c'est le comportement des gens. Il faut former les citoyens dès l'école», a dit Jean-Marc Belotti, président de la Fédération française des motards en colère (FFCM) Paris, qui s'attendait à 6000 personnes dans la capitale et «plusieurs dizaines de milliers de personnes en France».

    Défilés à petite vitesse

    «On s'attaque à un faux problème», déplorait ainsi à Lyon David Thomas, coordinateur des «motards en colère 69», qui ont organisé une opération escargot autour de la ville. Leur passage a entraîné la fermeture pendant une vingtaine de minutes du tunnel de Fourvière, sur l'A6 à l'entrée de Lyon, provoquant sur la route des vacances de Pâques 3 ou 4 km de bouchons, vite résorbés selon le Centre régional d'informations routières.

    «C'est une mauvaise solution», pestait aussi à Agen Jérôme Pentolini, coordinateur FFCM pour le Lot-et-Garonne. Plutôt que cette nouvelle «mesure répressive», «on propose des mesures alternatives» passant par la formation des conducteurs ou encore l'amélioration du réseau routier. Michaël Mathieu, chef de file des motards en colère de la Marne, suggérait de s'attaquer plutôt à «l'alcool et la drogue au volant» ou à certaines attitudes comme ne pas mettre son clignotant ou téléphoner en conduisant. Les motards soupçonnent aussi les autorités d'avoir pour objectif de «prolonger la rentabilité» des radars automatiques.

    Deux accidents sur trois ont lieu sur les routes secondaires

    Le 16 mai, les quatre commissions qui composent le Centre national de la sécurité routière (CNSR) doivent se réunir pour étudier différentes recommandations,

    , où ont lieu 66% des accidents. Eric Elkouby, conseiller du président du CNSR, a toutefois précisé que «cet avis n'est que consultatif» et la décision ne serait prise qu'à une date ultérieure par le ministre de l'Intérieur.

    Selon les spécialistes de la sécurité routière, les limitations de vitesse, contrôlées depuis dix ans par les radars automatiques, ont participé à la baisse spectaculaire de la mortalité routière,

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