Potentielle situation de crise à la SNCF. Le journal Le Parisien affirme lundi 28 septembre que des contrôleurs auraient caché leur contamination au nouveau coronavirus, de peur de subir une perte de revenue liée à un arrêt maladie. S'il est impossible de mesurer l'ampleur du phénomène, certains syndicalistes ont confirmé qu'une telle pratique avait bien cours à la SNCF.
"Sur les 11.000 contrôleurs, j'ai eu vent de trois cas", reconnaît un syndicaliste qui a souhaité rester anonyme. "Moi, j'en connais un", abonde un autre. La CFDT Cheminots aurait pourtant tenté de mettre fin à ce phénomène après la découverte de quatre agents contaminés sur le réseau Ouigo.
"Les quatre personnes contaminées ont été placées en arrêt maladie ainsi que huit cas contacts. Mais parmi ces derniers, un profond mécontentement est apparu. Logiquement, ils trouvaient anormal d'être pénalisés alors qu'ils n'y sont pour rien", explique le syndicat.
Cet incident a conduit la CFDT à investiguer sur l'ampleur de ce dangereux phénomène. La centrale a alors découvert que certains cheminots contaminés préféraient garder le silence. En cause notamment, "la pression des collègues", qui, se sachant cas contacts, ont peur de se retrouver en arrêt maladie.
Inquiète, la CFDT sollicite un rendez-vous avec la direction de la SNCF. "Il existe un risque réel que certains salariés touchés par la Covid-19 ne se déclarent pas à l'employeur pour éviter une perte de salaire conséquente à un arrêt de travail pour maladie", s'alarme la Confédération, qui exhorte la SNCF à maintenir le "niveau moyen individuel de rémunération des salariés atteint de la Covid-19 ainsi que pour les salariés de contact 1 placés en quarantaine pour cause de Covid-19".
Car l'arrêt maladie représente actuellement un gros manque à gagner pour les contrôleurs, qui perdent un tiers de leur revenu quotidien, qui correspond aux "éléments variables de solde" (EVS), une part variable versée lorsqu'il travaille. "Au début, la quarantaine était de quatorze jours, ça voulait dire 14 jours d'EVS en moins. Maintenant, ce sont sept jours d'EVS en moins", indique un syndicaliste au Parisien. Et c'est sans compter les journées de carence applicables aux salariés.
La direction de Ouigo, qui a reçu la CFDT le 7 septembre, a visiblement été convaincue par les arguments avancés. La firme a décidé le 10 septembre que les cas contacts ne seraient plus placés en arrêt maladie, mais en congés, sans toucher à leur quota annuel. Une mesure applicable uniquement aux statuts jusqu'au 10 octobre. Les journées de carence sont également supprimées pour les contractuels.
Mais ces décisions ne répondent pas au problème de la perte des EVS, ce qui a le don d'irriter les contrôleurs : "C'est de la discrimination. Les sédentaires n'ont pas d'EVS. Ils perçoivent donc la totalité de la rémunération. Et les conducteurs de train ont négocié de percevoir une moyenne de leurs EVS alors qu'ils sont moins en contact avec le public que nous."
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.