Isère: un rassemblement d'élèves tourne mal au lycée, les enseignants exercent leur droit de retrait
L'ensemble du corps enseignant d'un lycée de l'Isère, déjà paralysé lundi en raison d'un rassemblement d'élèves qui a dérapé et abouti à l'interpellation d'un jeune homme de 17 ans, s'est mis en grève mardi, a-t-on appris auprès du rectorat.
Les professeurs du lycée de Vizille, au sud de Grenoble, ont exercé leur droit de retrait lundi après qu'un rassemblement, initié par une trentaine d'élèves souhaitant protester contre des consignes de la direction sur les tenues vestimentaires des lycéennes, eut dégénéré.
"Les professeurs ont accueilli les élèves mardi matin, mais ils n'ont pas pris leurs cours. Nous appelons à l'apaisement et au dialogue", indique à l'AFP le rectorat de l'académie de Grenoble, qui organisait ce mardi plusieurs réunions sur place pour dénouer la situation.
L'alarme incendie s'est déclenchée en retard
Au cours du rassemblement, qui a finalement regroupé lundi matin environ "250 jeunes, dont 90% scolarisés au lycée" selon la gendarmerie, une voiture située sur un parking jouxtant l'une des entrées de l'établissement a été incendiée. Un second départ de feu, constaté plus tard dans un des sanitaires du lycée, a provoqué le déclenchement de l'alarme incendie et l'évacuation de tous les bâtiments.
L'un des deux auteurs identifiés des incendies, un jeune homme de 17 ans scolarisé au lycée, a été interpellé et auditionné lundi à l'issue du rassemblement. Des patrouilles ont depuis été mises en place par la gendarmerie de Vizille aux abords du lycée pour "sécuriser "l'entrée et la sortie des élèves".
"L'alarme s'est déclenchée en retard dans une aile du lycée", ajoute-t-on au rectorat pour expliquer "en partie" pourquoi les enseignants ont fait valoir leur droit de retrait, puis de grève.
Un courriel injurieux envoyé à une élève
Quelques jours plus tôt, une élève de terminale qui avait écrit au chef d'établissement pour dénoncer ses consignes vestimentaires adressées aux lycéennes, avait été destinataire, par erreur, d'une réponse injurieuse d'une personne "qui n'est plus en activité au sein de l'Education nationale", a précisé le rectorat.
Diffusé ensuite sur les réseaux sociaux, le courriel en question a "motivé le rassemblement des lycéens". "La jeune femme n'a pas déposé plainte. Si elle change d'avis, nous l'accompagnerons dans sa démarche", a fait savoir le rectorat.
Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes pour faire la lumière sur les deux incendies volontaires et le courriel à la suite duquel les incidents ont éclaté.