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Pérou: les victimes de stérilisations forcées portent plainte contre l'État devant l'ONU

Au Pérou, des victimes de stérilisations forcées portent plainte contre l'État péruvien auprès de l'ONU. Déposée par deux associations, cette plainte concerne cinq cas emblématiques de femmes stérilisées de force dans le cadre d’un vaste programme de planification familiale mis en place par le gouvernement d'Alberto Fujimori.

Manifestante représentant des femmes victimes de stérilisation forcée pendant le gouvernement d'Alberto Fujimori, à Lima, au Pérou, le lundi 9 décembre 2019 (Photo d'illustration).
Manifestante représentant des femmes victimes de stérilisation forcée pendant le gouvernement d'Alberto Fujimori, à Lima, au Pérou, le lundi 9 décembre 2019 (Photo d'illustration). AP Photo/Martin Mejia
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De notre correspondante à LimaWyloën Munhoz-Boillot

C’était en 1996, à Lima. Maria Elena Carbajal, alors enceinte de son 4e enfant, se rend à l’hôpital pour accoucher, mais les choses ne se déroulent pas comme prévu.

« Après l’accouchement, ils ne m’ont pas tout de suite apporté mon fils qui venait de naître. On m’a mis la pression pour que j’accepte la ligature des trompes, en échange de mon bébé. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que c’était irréversible », explique-t-elle.

300 000 femmes stérilisées de force

Comme elle, entre 1996 et 2001, plus de 300 000 femmes ont été stérilisées de force au Pérou, alors même qu’Alberto Fujimori, président de la République à l’époque, avait déclaré devant les Nations unies que ce programme reposait sur le consentement des femmes.

Certaines des victimes ont porté plainte, sans résultat, comme l’a constaté Christian Berndt, avocat de Justice et réparation, l’une des associations à l’origine de la plainte déposée à l’ONU. « Vingt ans après il n’y a toujours aucune condamnation, aucune indemnisation ou réparation alors qu’il y a clairement eu violation des droits de l'homme avec de graves conséquences physiques et psychologiques pour ces femmes », dit l’avocat.

Avec les cinq cas présentés au Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes de l’ONU, les associations cherchent à créer un précédent pour obtenir réparation et justice pour toutes les victimes de stérilisations forcées au Pérou.

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