Contrats précaires
Ce témoignage et celui de 50 autres femmes ont été recueillis par le site d'information spécialisé The New Humanitarian et par la Fondation Thomson Reuters. Selon leur enquête publiée mardi, les victimes étaient cuisinières, femmes de ménage ou travailleuses communautaires embauchées avec des contrats à court terme et payées entre 50 et 100 dollars par mois. Certaines étaient des survivantes d’Ebola. D’autres témoins, des chauffeurs, décrivent des pratiques très répandues. Une femme a déclaré que l’exigence de rapports sexuels était un «passeport pour l’emploi» dans une région très pauvre et fragilisée par des années de conflit.
La plupart des témoignages visent des expatriés employés par l’OMS, mais des femmes se sont dites victimes d’hommes travaillant pour l’Unicef, l’Organisation internationale des migrations (OIM) ou pour des ONG comme World Vision, Alima et Médecins sans frontières. Selon leurs victimes, les agresseurs venaient de Belgique, du Burkina Faso, du Canada, de France, de Guinée et de Côte d'Ivoire.
L’OMS ouvre une enquête
Juste avant la publication de ces informations, l’OMS a annoncé qu’elle avait ouvert une enquête concernant des accusations d’agressions sexuelles. «Les actions qui auraient été perpétrées par des individus s’identifiant comme travaillant pour l’OMS ne sont pas acceptables et feront l’objet d’enquêtes sérieuses», a assuré l’agence de santé des Nations unies, dans un communiqué.
La RDC combat une nouvelle épidémie d’Ebola, la onzième qui a touché ce pays et qui a provoqué la mort de 50 personnes depuis juin. La précédente avait provoqué 2287 décès pour 3470 cas entre août 2018 et juin 2020. Une somme de 1 milliard de dollars a été investie pour lutter contre cette épidémie et 15 000 personnes ont participé aux opérations d’aide. Seule l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, en 2013-2016, avait fait plus de victimes.