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Deux journalistes du « Monde » blessés au Haut-Karabakh

Deux envoyés spéciaux du « Monde » ont été touchés lors d’un bombardement sur la ville de Martouni, dans le territoire azerbaïdjanais séparatiste soutenu par l’Arménie.

Le Monde avec AFP

Publié le 01 octobre 2020 à 13h28, modifié le 26 octobre 2020 à 10h57

Temps de Lecture 3 min.

Deux journalistes du Monde ont été blessés par un bombardement dans le Haut-Karabakh, dans la matinée du jeudi 1er octobre, au cinquième jour des violents affrontements qui ont lieu dans ce territoire azerbaïdjanais séparatiste soutenu par l’Arménie. Ils se trouvaient dans la ville de Martouni, où ils étaient arrivés pour couvrir le conflit qui oppose l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Plusieurs journalistes, dont une équipe de l’Agence France-Presse (AFP), qui n’a pas été blessée, les accompagnaient. D’après les autorités arméniennes, deux journalistes arméniens ont également été blessés. Selon les séparatistes, quatre civils ont été tués par ces tirs, et 11 personnes blessées, dont les quatre journalistes.

Le ministère des affaires étrangères arménien a accusé l’Azerbaïdjan de cette frappe.

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé à son arrivée à Bruxelles pour un Conseil européen que la France préparait un avion pour rapatrier les deux journalistes du Monde. « Le centre de crise du Quai d’Orsay est mobilisé ainsi que l’ensemble de nos capacités pour pouvoir le plus rapidement organiser leur rapatriement. Un avion sanitaire est prêt à partir. Nous sommes en train de tout faire pour stabiliser les blessés sur place avant de permettre leur évacuation », a-t-il déclaré.

« Les autorités arméniennes ont échoué à assurer la sécurité de journalistes étrangers lors de leur visite dans la zone de combats. Elles utilisent les journalistes étrangers pour leur propagande. Nous demandons aux journalistes étrangers d’obtenir la permission du camp azéri pour visiter le Karabakh et les zones frontalières », a commenté de son côté le ministère des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan.

« Les journalistes ne sont pas des cibles militaires ! Les autorités doivent cesser sans délai ces violences », a réagi Reporters sans frontières (RSF) sur Twitter.

Cinquième jour d’affrontements

Arméniens et Azerbaïdjanais sont restés sourds à de nouveaux appels à la trêve, échangeant toute la nuit de mercredi à jeudi des tirs par-delà la ligne de front. Stepanakert, capitale de cette république autoproclamée, est restée plongée dans le noir pour se rendre aussi invisible que possible aux drones azerbaïdjanais qui avaient frappé dimanche la ville située à une vingtaine de kilomètres des combats. Deux explosions y ont retenti dans la nuit de mercredi à jeudi.

A l’aube d’un cinquième jour d’affrontements, aucun camp ne semblait avoir pris un avantage décisif sur l’autre. Les forces azerbaïdjanaises disent cependant depuis plusieurs jours qu’elles ont pris des positions arméniennes qui étaient tenues depuis près de trente ans.

Le Haut-Karabakh, en majorité peuplé d’Arméniens, a fait sécession de l’Azerbaïdjan, entraînant une guerre, au début des années 1990, qui avait fait 30 000 morts. Le front est quasi gelé depuis, malgré des heurts réguliers, notamment en 2016.

Poutine, Macron et Trump appellent ensemble à un cessez-le-feu immédiat

Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et Donald Trump ont appelé jeudi dans un communiqué commun à « la cessation immédiate des hostilités » au Haut-Karabakh, a déclaré l’Elysée. Les Etats-Unis, la Russie et la France coprésident le Groupe de Minsk, une instance créée en 1992 par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et chargée de trouver les conditions d’une paix juste et durable.

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Les trois présidents appellent aussi « les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan à s’engager sans délai à reprendre les négociations de fond » sous l’égide de l’OSCE. Principal médiateur dans ce conflit, le Groupe de Minsk n’a jamais réussi depuis les années 1990 à mettre fin aux affrontements le long de la ligne de front.

« Nous condamnons dans les termes les plus forts l’escalade de la violence récente sur la ligne de contact dans la zone de conflit du Haut-Karabakh », ajoutent les dirigeants des trois pays, qui coordonnent ainsi leurs efforts diplomatiques pour faire cesser le conflit après s’être chacun déjà exprimé en ce sens ces derniers jours, en ordre dispersé.

En arrivant jeudi à Bruxelles, le président français a révélé qu’il « dispos[ait] d’informations aujourd’hui de manière certaine qui indiquent que des combattants syriens de groupes djihadistes ont quitté le théâtre d’opérations en transitant par Gaziantep [en Turquie] pour rejoindre ce théâtre d’opérations du Haut-Karabakh ». « C’est un fait très grave, nouveau, qui change la donne », a-t-il ajouté.

De son côté, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est le principal allié de l’Azerbaïdjan et qui campe sur ses positions, a affirmé jeudi qu’un cessez-le-feu passait par un retrait des forces arméniennes de cette enclave séparatiste.

Moscou a, pour sa part, affirmé que la Russie et la Turquie, dont les ministres des affaires étrangères se sont entretenus jeudi par téléphone, étaient disposées à une « coordination étroite pour stabiliser la situation » au Nagorny Karabakh.

Sergueï Lavrov et Mevlut Cavusoglu ont confirmé « leur disposition à une coordination étroite des actions de la Russie et de la Turquie pour stabiliser la situation, dans le but d’aider à la résolution prochaine du conflit au Nagorny Karabakh dans le cadre de discussions de paix », assure la diplomatie russe dans un communiqué.

Le Monde avec AFP

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