Le ministère des Affaires étrangères américain a annoncé, le mercredi 30 septembre, l’ajout de Hong Kong, pour la première fois, dans ses projections annuelles d’admission de réfugiés. Une décision qui confère une protection aux résidents de l’île, selon le South China Morning Post.
Ce choix, précise le quotidien de Hong Kong, fait suite à une série de mesures prises par Washington en réponse à la nouvelle et très stricte loi sur la sécurité nationale adoptée en juin dernier, et à la répression croissante qui menace les militants prodémocratie dans l’ancienne colonie britannique.
De nombreux activistes ont quitté le territoire depuis l’entrée en vigueur de cette loi, trouvant refuge à Taïwan, au Royaume-Uni, et récemment aux États-Unis.
Des militants prodémocratie qualifiés de séparatistes
En août dernier, la Chine a arrêté une douzaine de personnes, dont au moins un militant prodémocratie, au moment où
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Le grand quotidien de langue anglaise de Hong Kong est depuis 2016 la propriété d’Alibaba, géant chinois du commerce électronique. Cette acquisition a suscité de fortes craintes que la liberté de ton et la qualité journalistique de ce journal s’érode, voire disparaisse. Quoi qu’il en soit, le SCMP, resté en situation de monopole sur le marché des quotidiens de langue anglaise dans l’ex-colonie britannique, demeure indispensable à qui veut suivre la Chine. Le quotidien assure un suivi factuel de l’actualité chinoise et hongkongaise très complet. Les pages magazine fournissent parfois de bons reportages sur les pays voisins.
Auparavant, un glissement éditorial notable avait déjà pu être observé sous la houlette de Robert Kuok, homme d’affaires sino-malaisien proche de Pékin devenu actionnaire principal en 1993.
Jadis journal de référence des « China watchers », le journal s’était graduellement débarrassé, après l’arrivée de Robert Kuok, d’un certain nombre de journalistes, il avait édulcoré ses pages d’opinion et s’était mis à se fonder de plus en plus sur des dépêches d’agence pour traiter des informations ne montrant pas Pékin sous son meilleur jour.
Après l’éviction de Willy Wo-lap Lam, responsable des pages Chine, en 2000, dont les analyses de la politique pékinoise étaient jugées trop indépendantes, ce fut en 2002 le tour du chef de son bureau pékinois, Jasper Becker, d’être licencié. Les pages éditoriales, où les figures de la politique hongkongaise avaient pour habitude d’échanger les opinions les plus diverses, devenaient décevantes.