Bernard Laporte réélu à la tête de la Fédération de rugby

Le président sortant a remporté d’une courte tête un scrutin qui l’opposait à Florian Grill au terme d’une campagne où les deux candidats ne se sont pas épargnés.

 Marcoussis (Essonne), le 3 octobre 2020. Le président sortant de la Fédération Française de Rugby (FFR) Bernard Laporte arrive au siège de l’instance.
Marcoussis (Essonne), le 3 octobre 2020. Le président sortant de la Fédération Française de Rugby (FFR) Bernard Laporte arrive au siège de l’instance. AFP/Franck Fife

    Les urnes ont parlé. La prime au sortant a fonctionné. Et les voix des présidents de club se sont reportées à 51,47 % sur le président sortant Bernard Laporte. En devançant son opposant Florian Grill, lors d'élections qui ont connu un très bon taux de participation (), l'ancien sélectionneur des Bleus (1999-2007) s'offre un nouveau mandat à la tête de la Fédération française de rugby (FFR).

    L'ex-secrétaire d'Etat aux Sports (2007-2009) va pouvoir poursuivre la politique initiée au début de son précédent mandat et principalement dirigée d'après lui vers le monde amateur. Il a aussi fixé des objectifs clairs aux équipes de France féminine et masculine qui doivent remporter leur Coupe du monde respective.

    Le résultat prononcé avec plus d'une demi-heure de retard sur l'horaire prévu montre que le décompte a été serré. Elu il y a quatre ans avec 52,56% des suffrages, l'ancien entraîneur de Toulon et du Stade Français a vu que la marge avec son opposition se réduisait même s'il a raflé 29 des 40 sièges au comité directeur.

    « Être élu sur des promesses est une chose, être réélu sur un bilan en est une autre », a réagi Laporte après sa victoire. Ajoutant : « Les clubs n'ont pas été dupes. La démocratie a parlé. Je serai le président de tous les clubs ».

    Le scrutin s'annonçait serré après une campagne particulièrement virulente entre les deux listes. Il l'a été. Les deux candidats ne se sont rien épargné, le paroxysme ayant été atteint après le placement en garde à vue de Laporte et du vice-président de la FFR Serge Simon pour des soupçons de conflit d'intérêts. Les deux hommes avaient crié à la manipulation à quelques jours de l'élection d'autant que d'autres proches avaient également passé 48 heures dans les locaux de la police. A l'instar de Claude Atcher, président du comité d'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023 qui a lieu dans l'Hexagone.

    La procédure judiciaire court toujours et constitue une menace pour la présidence Laporte même si tous les protagonistes sont ressortis libres de leur garde à vue sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.

    Le sélection Fabien Galthié ne démissionnera pas

    Cette réélection apportera une certaine continuité à un XV de France en pleine reconstruction sous la houlette du sélectionneur Fabien Galthié et de son staff. Ce dernier avait indiqué qu'il réfléchirait à son avenir en cas de victoire de la liste concurrente.

    La reconduction de Laporte est une mauvaise nouvelle pour la Ligue nationale de rugby, représentante des clubs professionnels de Top 14 et Pro D2. Cette dernière est en conflit ouvert avec la fédération sur la question de la mise à disposition des internationaux. L'affaire a même pris un tournant judiciaire ces dernières semaines.

    Vers un recours ?

    Pour Florian Grill, président de la Ligue de Rugby d'Ile-de-France, le score réalisé ce samedi (48,53%) lui permet de s'installer durablement dans le monde fédéral. Très déçu à l'énoncé du scrutin, il fait savoir qu'il se posait la question d'un éventuel recours. « Il faut qu'on regarde précisément ce qu'il s'est passé, on a eu pas mal d'échos, de prises de paroles après la date de mardi soir minuit (NDLR : jour à partir duquel débutait le vote électronique). J'ai besoin de temps pour réfléchir. Mais c'est sûr qu'on va regarder s'il y a lieu ou pas de faire quelque chose. Un recours ? C'est trop tôt pour en parler mais, vu la proximité des scores, la question pourrait logiquement se poser », a admis le candidat battu.