Une récente méta-analyse confirme que l'adiposité qui se dépose au niveau du ventre accroît le risque de mourir prématurément, toutes causes de mortalité confondues. 


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    Nous savons que l'obésité, avec tout ce que cette maladie implique, est associée à un risque accru de mortalité. Pourtant, il existe un concept qu'on entend parfois, celui d'obésité saine. L'idée que, même en étant obèse, si nous n'avons aucune pathologiepathologie et pas de problème pour nous mouvoir, nous serions en bonne santé. Une récente méta-analyse parue dans le British Medical Journal vient considérablement affecter cette idée, car elle met en évidence qu'il existe une forte corrélation, couplée d'une association dose-réponse, entre l'adiposité ventrale et le risque de mortalité toutes causes confondues.

    72 études scientifiques analysées

    L'objectif de l'étude était de regrouper différentes études sur le sujet de l'association entre adiposité ventrale et mortalité, toutes causes confondues. Pour ce faire, plusieurs études ont été prises en compte. Chacune d'entre elles mesurait des marqueurs plus ou moins précis (tour de taille, tour de hanche, tour de cuisse, rapport taille/hanche, rapport taille/hauteur, rapport taille/cuisse, indice d'adiposité corporelle) de l'adiposité ventrale. 

    Les données de plus de deux millions de participants ont été intégrées dans les modèles et les calculs statistiques des chercheurs. Ils en concluent que l'adiposité ventrale est associée de manière significative avec un risque de mortalité élevée. Une dose-réponse a même été identifiée, ce qui est un des critères pour soupçonner un effet de causalité. 

    L'adiposité ventrale est un facteur de risque accru de mortalité. © Kurahn, Fotolia
    L'adiposité ventrale est un facteur de risque accru de mortalité. © Kurahn, Fotolia

    L'obésité est une maladie 

    Pour combattre l'obésité, le vieil adage « manger moins, bouger plus » n'est d'aucune utilité. La prise alimentaire est quelque chose d'éminemment complexe, influencé par une pléthore de facteurs. Afin de lutter véritablement contre cette maladie, c'est tout notre système alimentaire et médical qui est à revoir. Faire peser toute la responsabilité sur l'individu n'est pas en accord avec les données scientifiques que nous avons sur cette maladie. L'environnement complexe dans lequel nous vivons doit permettre aux individus malades de faire les bons choix et d'avoir accès aux informations de qualité pour avoir les moyens d'agir sur leur maladie, en plus des traitements médicaux essentiels qu'ils doivent suivre.