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Des produits en plastique à usage unique bannis dès l'an prochain au Canada

Jonathan Wilkinson, en conférence de presse. À ses côtés, une affiche illustre quels produits peuvent remplacer ceux qui seront bannis.

Selon le ministre fédéral de l'Environnement, Jonathan Wilkinson, il existe des solutions pour remplacer les produits qui seront bannis l'an prochain.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Radio-Canada

Les sacs d’épicerie, les pailles et les ustensiles faits de plastique à usage unique seront bannis au pays dès l’an prochain, a annoncé mercredi le ministre fédéral de l’Environnement, Jonathan Wilkinson.

La liste complète des produits qui seront frappés par cette interdiction a été dévoilée par le ministre lors d’une conférence de presse tenue en matinée au Musée canadien de l’histoire, à Gatineau.

Elle a été compilée en tenant compte des produits en plastique qui ne sont pas recyclables et des solutions de remplacement abordables disponibles sur le marché.

Les sacs de plastique, les pailles, les bâtonnets à mélanger, les anneaux pour cannettes, les ustensiles de plastique et les récipients alimentaires de plastiques difficiles à recycler sont visés par Ottawa.

Ottawa propose de bannir six objets de plastique à usage unique.

Photo : Radio-Canada / Olivia Laperrière-Roy

En faisant cette annonce, M. Wilkinson a souligné que les Canadiens jettent aux ordures 3 millions de tonnes de plastique chaque année.[C'est] l'équivalent de 570 sacs-poubelle remplis de plastique chaque minute, chaque jour, a-t-il illustré.

Pour être honnêtes, nous ne sommes pas à l'avant-garde du monde dans ce domaine. C'est exactement la même approche que plusieurs pays en Europe ont empruntée, y compris le Royaume-Uni, et nous avons certainement appris du travail qu'ils ont fait.

Une citation de Jonathan Wilkinson, ministre de l'Environnement du Canada

Le ministre a pris la peine de préciser que les plastiques, de plus en plus nombreux, utilisés par les services médicaux en ces temps de pandémie de COVID-19 ne seront pas touchés par le plan fédéral de réduire l'utilisation des plastiques non recyclables.

Les ministres provinciaux et fédéral de l'Environnement se sont entendus sur la gestion de ce plastique-là. Nous cherchons des moyens pour recycler les équipements de protection personnelle lorsqu'il est sécuritaire de le faire et explorons aussi la possibilité de rendre une partie de ces équipements biodégradable, a précisé le ministre Wilkinson.

Ottawa espère toujours avoir zéro déchet plastique en 2030. En ce moment, seulement 9 % des plastiques utilisés au Canada sont recyclés. Le gouvernement fédéral veut augmenter cette proportion, mais le ministre n'a pas donné de cible ni d'échéancier pour cette intention.

Le ministre du Patrimoine et ancien militant environnementaliste Steven Guilbeault était aux côtés de son collègue Wilkinson pour cette annonce. Non, je ne crois pas du tout que c'est trop timide, a-t-il déclaré.

Réactions partagées chez les environnementalistes

Ses alliés d'hier sont partagés sur l'initiative fédérale.

Après avoir promis pendant trois ans de s'attaquer aux déchets et à la pollution plastiques et d'élaborer une stratégie visant à faire du Canada un pays "zéro déchet plastique", le gouvernement fédéral continue d'appuyer largement le mythe du recyclage et de promouvoir une liste d'interdiction insuffisante et insatisfaisante, écrit dans un courriel Agnès Le Rouzic, de Greenpeace Canada.

M. Wilkinson [...] ne nous dit pas comment nous allons – avec un taux de recyclage actuel de 9 % – retenir les 91 % restants de couler dans les océans, dénonce-t-elle.

Le Réseau Environnement, qui regroupe des spécialistes en la matière, a cependant offert un son de cloche positif. Il dit se réjouir qu'Ottawa semble sérieux dans sa volonté de s’attaquer au problème de la pollution par le plastique.

Le plastique à usage unique constitue depuis trop longtemps un lourd fardeau à porter pour notre environnement et notre économie, affirme sa présidente-directrice générale, Christiane Pelchat, dans un communiqué.

Avant la sortie du ministre, le Bloc québécois se montrait pour sa part méfiant.

Voyons dans quelle mesure c'est un progrès et bien sûr voyons comme le gouvernement aura la colonne vertébrale requise pour faire face aux différents lobbys qui vont émerger de l'Alberta à cet égard-là, avait dit le chef bloquiste Yves-François Blanchet, tôt mercredi matin.

Chez les conservateurs, on s'inquiète plutôt pour l'industrie du plastique. Gérard Deltell dit avoir des réserves sérieuses face à ce plan et cite les centaines d'emplois au Québec menacés par une réduction du plastique.

Le ministre Wilkinson, lui, s'est rabattu sur la nécessité de consulter davantage provinces et territoires avant d'aller plus loin dans son plan pour l'élimination du plastique à usage unique. Un document de travail sur ce plan du gouvernement fédéral a été mis en circulation.

Nous voulons prendre le temps pour avoir une approche [qu'approuvent] tous les gouvernements provinciaux et territoriaux, a-t-il répondu à une question de journaliste.

L'interdiction des produits à plastique à usage unique, qui sera mise en vigueur en vertu de Loi canadienne sur la protection de l’environnement, est dans la mire du gouvernement fédéral depuis déjà plus d'un an.

D'abord présentée comme un engagement électoral par le chef libéral Justin Trudeau en juin 2019, la mesure avait fait l'objet d'une nouvelle déclaration d'intention dans le dernier discours du Trône.

Avec les informations de CBC, La Presse canadienne et Agence France-Presse

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