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Twitter est contraint par la justice américaine de révéler l’identité d’un compte complotiste

Une juge américaine a mis en demeure Twitter. D’ici deux semaines, le réseau social devra révéler l’identité de @whysprtech au coeur d’une thèse conspirationniste.

Dans une affaire de meurtre, la justice américaine demande un nom à Twitter qui se tait en vertu de la sacro-sainte liberté d’expression. Pour la juge Donna Ryu, du tribunal fédéral d’Oakland, en Californie, l’argument ne tient plus. 
Ce mardi 5 octobre, elle a mis en demeure Twitter, l’obligeant avant le 20 octobre à divulguer qui est derrière le compte @whysprtech. L’utilisateur est soupçonné d’être à l’origine d’un faux rapport du FBI utilisé pour alimenter une théorie du complot sur la mort de Seth Rich, il y a quatre ans.

Wikileaks, mails confidentiels et assassinat politique ? 

Employé au sein du comité national du parti démocrate (DNC), l’homme a été tué par balles en juillet 2016, non loin de son domicile à Washington. L’auteur du meurtre n’a, à ce jour, pas été identifié. L’enquête officielle a conclu à un vol à main armée qui aurait mal tourné, mais plusieurs sites et médias identifiés comme conservateurs ont laissé entendre qu’il pouvait s’agir d’un assassinat politique – au coeur duquel se trouverait Wikileaks.
Une procédure en diffamation a donc été intentée, par le frère de la victime, 
Aaron Rich, contre les médias qui avaient relayé cette théorie, dont America First media et The Washington Times.

Des documents secrets du parti démocrate 

Selon la théorie conspirationniste, qui n’est étayée par aucune preuve formelle, Seth Rich aurait communiqué des courriers électroniques internes du DNC à Wikileaks, la plate-forme de publication de documents secrets créée par Julian Assange, peu avant l’élection présidentielle de 2016. Il aurait ensuite été découvert et assassiné. Le frère de la victime, Aaron Rich, cherche à démasquer le propriétaire du compte @whysprtech. Il souhaite qu’il soit cité comme témoin dans cette affaire.

La « liberté d’expression » ne tient pas

Jusqu’à présent, Twitter refusait de dire qui se cachait derrière le compte @whysprtech désactivé depuis, s’appuyant sur la liberté d’expression qui garantit aux États-Unis aussi le droit à l’anonymat. Au pied du mur, Twitter a désormais un peu moins de deux semaines pour livrer les informations.

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M. S.-R. avec AFP