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L’attentat manqué de Villepinte en 2018 a été « conçu par l’Iran », conclut une enquête belge

Le 30 juin 2018, une bombe sophistiquée aurait dû exploser lors d’un meeting du Conseil national de la résistance iranienne, une coalition de mouvements opposés aux autorités de Téhéran. Le projet d’attaque avait été déjoué in extremis.

Par  (Bruxelles, Correspondant)

Publié le 10 octobre 2020 à 04h16, modifié le 10 octobre 2020 à 08h33

Temps de Lecture 5 min.

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Le rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne, qui était visé par une bombe, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), en juin 2018.

Les experts belges sont formels : l’onde de choc causée par la bombe aurait pu s’étendre sur une centaine de mètres, faire de nombreuses victimes et créer un mouvement de panique potentiellement mortel étant donné le nombre de personnes présentes. L’engin, à base de peroxyde d’acétone (ou TATP) et télécommandé à distance, aurait dû exploser le 30 juin 2018 à Villepinte (Seine-Saint-Denis), lors d’un meeting du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), une coalition dont l’Organisation des moudjahidin du peuple iranien (OMPI) est la composante la plus connue.

L’attentat a été déjoué in extremis, à Bruxelles, le jour où la bombe devait être acheminée en France. Quand les démineurs de l’armée ont prudemment provoqué la détonation, leur robot a été détruit et un policier a été blessé : l’engin était « sophistiqué, l’œuvre d’un professionnel », ont conclu les spécialistes.

Des services de renseignement européens – et plus que probablement le Mossad israélien – avaient découvert le projet fomenté par quatre Iraniens, qui seront jugés à la fin novembre, à Anvers. La justice belge a, en effet, bouclé son enquête et ses résultats sont conformes aux conclusions de la Sûreté de l’Etat : le 20 février, Jaak Raas, patron du service de renseignement, écrivait alors au procureur fédéral que « le projet d’attaque a été conçu au nom de l’Iran, et sous son impulsion ; il ne s’agissait pas d’une initiative personnelle d’Assadi ».

Assadolah Assadi est la figure centrale de cette affaire. Cet homme de 49 ans a été diplomate en Irak de 2003 à 2008, avant d’être nommé troisième secrétaire à l’ambassade iranienne de Vienne, en 2014. Selon la Sûreté de l’Etat, il agissait surtout pour le compte du « Département 312 », un service du ministère du renseignement et de la sécurité (MOIS) qui figure sur la liste des organisations classées terroristes par l’Union européenne.

Téhéran nie toute implication

Lors de sa formation militaire, M. Assadi a notamment été initié à la fabrication d’explosifs et sa mission principale était de collecter des renseignements sur les opposants iraniens, en liaison avec le ministère des affaires étrangères.

D’après l’enquête menée à Anvers, Assadolah Assadi aurait préparé durant un an le projet d’attentat en France. On a, en effet, relevé sa présence dès 2017 à Villepinte, à Auvers-sur-Oise – le siège du CNRI – et à proximité des hôtels où devaient loger des dignitaires. En 2018, le meeting devait notamment réunir Ingrid Betancourt, ancienne candidate à la présidence de la Colombie, Yves Bonnet, ancien patron de la DST (Direction de la surveillance du territoire) française, Sid Ahmed Ghozali, ex-premier ministre algérien, Rudy Giuliani, ancien maire de New York et avocat de Donald Trump, Newt Gingrich, ancien président républicain de la Chambre des représentants des Etats-Unis, et Bill Richardson, ancien ambassadeur américain auprès des Nations unies.

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