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"Tuer" Emmanuel Macron dans un escape game à Toulouse, "c'est de l'ironie" se défend la créatrice du jeu

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Un escape game toulousain propose une intrigue dans laquelle les joueurs doivent retrouver le président de la République. À la fin, ils ont la possibilité de le libérer ou de le "tuer". Une issue qui fait polémique, à tel point que la créatrice du jeu reçoit aujourd'hui des menaces de mort.

Cela fait plus d'un an que Camille, ancienne gilet jaune, a mis en place ce scénario. Cela fait plus d'un an que Camille, ancienne gilet jaune, a mis en place ce scénario.
Cela fait plus d'un an que Camille, ancienne gilet jaune, a mis en place ce scénario. © Radio France - Benjamin Recouvreur

Cet escape game vous plonge dans le décor d'un squat anarchiste. Dans les trois salles qui le composent, l'atmosphère est sombre, des bouteilles de bière traînent au milieu de fils électriques et de gilets jaunes. Les murs sont par endroit recouvert de graffitis : "Bienvenue chez ceux qui ne sont rien" est écrit sur le mur de l'entrée. 

Dans la salle finale, après une heure de jeu, on découvre une mascotte représentant le président de la République Emmanuel Macron assis sur une chaise roulante, le visage tuméfié

Le scénario de ce jeu est simple : le président a été kidnappé, il se trouve dans un squat dans lequel les joueurs débutent leur aventure. Ils doivent le retrouver et prendre une décision. Trois choix s'offrent à eux : le libérer, le traduire en justice... ou le tuer

Avant d'en arriver là, les joueurs doivent avancer dans le scénario en trouvant des indices. Emmanuel Macron n'est pas la seule personnalité politique présente. On trouve aussi des références à François Fillon, Alexandre Benalla, François de Rugy ou encore Jean-François Copé. 

"Evidemment, c'est de l'ironie"

Camille est la gérante et la créatrice de cet escape game situé place de Bologne à Toulouse. Ancienne gilet jaune, elle a toujours imaginé des scénarios autour d'affaires politiques et c'est aussi une manière pour elle de continuer une forme d'engagement. "Je suis très intéressée à la chose publique, parfois je suis un peu provocatrice mais c'est de l'ironie, et je fais de l'ironie avec des faits réels, qui moi me semblent aberrants, explique-t-elle. Il y a une dimension politique assumée, ça nous sert à faire réfléchir". 

"Le fait de le 'tuer', c'est plus un exutoire jouissif, mais depuis que je le propose, les joueurs le choisissent beaucoup, ça questionne aussi sa légitimité."

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Du côté des joueurs, certains ont pu être choqués par cette mise en scène. Alexis, lui, qui est venu jouer avec ses amis, a passé un bon moment : "On n'avait pas bien compris le scénario avant de venir, mais on ne vient pas pour tuer Macron, c'est assez drôle d'avoir le choix, et puis on n'était pas d'accord entre nous !", explique-t-il. 

Menaces de mort

Après un article de nos confrères de La Dépêche du Midi, une polémique enfle, notamment sur les réseaux sociaux. Camille a reçu plusieurs dizaines de messages insultants mais aussi des menaces. "Certains me souhaitent des contrôles fiscaux, et puis je reçois aussi des menaces de viol, des menaces de mort, précise-t-elle. J'ai arrêté de les regarder."

Face à ces réactions et à ces menaces, Camille envisage de modifier son scénario. "Je pense que je vais proposer de le destituer plutôt de que de le tuer, ça posera moins de problèmes", lance-t-elle. 

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