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Intempéries dans les Alpes-Maritimes : des gendarmes salués en héros

Une maison détruite a moitié dans le vide à Saint-Martin-Vesubie.
Une maison détruite a moitié dans le vide à Saint-Martin-Vesubie. ERIC GAILLARD / REUTERS

EN IMAGES - Une semaine après les impressionnants dégâts causés par la tempête Alex, les autorités continuent de se rendre dans les villages dévastés.

Il est salué en héros par les habitants qu'il a sauvés, avec l'aide de ses collègues, vendredi 2 octobre, au cours de la nuit des intempéries qui ont frappé à Tende (Alpes-Maritimes). Dans une vidéo de Grégory Leclerc, journaliste à Nice-Matin, le gendarme Hosspied retrouve Yvan et Stéphanie Andreoletti.

Les retrouvailles sont fortes. «On est content de vous revoir», dit Stéphanie Andreoletti avant de fondre en larmes et de remercier le jeune gendarme. Ce dernier la prend par les épaules et répond, humblement : «Votre mari nous a des milliers de fois remerciés. On a juste fait notre travail, c'était ce qu'il fallait faire.» Stéphanie Andreoletti ne manque pas de remercier la compagne du gendarme Hosspied qui leur a rendu visite à plusieurs reprises. Et celui-ci d'ajouter : «Heureusement qu'elles sont là les compagnes de gendarme.»

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Lors de l'évacuation de la population à Tende après les intempéries. CHRISTOPHE SIMON / AFP

Yvan Andreoletti raconte que les gendarmes sont passés «par hasard» dans le quartier déjà évacué. «Nous, on était encore à l'intérieur, j'ai vu qu'il y avait quatre lampes torches sur la route. (...) Je suis sorti, j'ai crié, j'ai agité ma lampe.» La famille a ensuite été emmenée à la gendarmerie. «L'accueil a été super, on avait l'essentiel et on était en sécurité», affirme le couple.

Les débris des bâtiments endommagés à Tende, dans la vallée de la Roya. CHRISTOPHE SIMON / AFP

Cette nuit-là, le militaire et ses collègues ont également évacué un EHPAD. «C'est une décision qui a dû être prise rapidement parce que ça devenait trop dangereux pour les résidents. On a pris l'initiative et la responsabilité d'évacuer les 72 résidents et les 10 soignants avec l'aide des pompiers de la ville pour les emmener jusqu'au CHU.»

Des ingénieurs travaillent près de l'épave d'un pont à Tende. CHRISTOPHE SIMON / AFP

Le «sacrifice ultime»

Interviewé par notre confrère de Nice-Matin, le commandant de la brigade de Tende, David Garcia, a fait part d'un récit incroyable. Vendredi 2 octobre, lui et sa brigade sont avisés qu'un agent départemental est porté disparu au niveau de Viévola. «On s'y transporte, la route s'est effondrée. J'arrive à crapahuter jusqu'à lui et il me dit ''il faut que tu viennes, il y a 17 personnes dont des enfants qui ont de la boue jusqu'à la taille et sont bloquées par les rondins de bois''». David Garcia, l'agent et une policière municipale parviennent à secourir les 17 personnes et à les mettre en sécurité dans un gîte, en hauteur.

Les trois collègues décident alors d'aller sécuriser une autre partie du secteur de Viévola mais sont pris en étau entre deux portions de routes effondrées et manquent d'être emportés dans la Roya en crue. «L'agent fait alors preuve d'un sang froid remarquable. Il immobilise son véhicule contre un mur, on sort par la fenêtre avant passager et on saute un mur. A ce moment-là on se croit en sécurité mais autour de nous des cailloux de la falaise tombent.» Ils prennent alors l'initiative de rejoindre le village de Tende à pieds. «On entreprend une marche par les montagnes, par des parcours improvisés car les chemins existants étaient démolis. On est parti vers 5 heures et nous sommes arrivés à 11 heures.»

Le commandant de la brigade de Tende refuse d'être considéré comme un héros. «Les héros, il y en a beaucoup plus qui travaillent bénévolement pour la mairie parce que ce sont des civils qui se mettent à la disposition des gens, déclare-t-il avant d'ajouter : Nous, on a fait notre travail de gendarmes. Un des principes déontologiques de la gendarmerie c'est être capable au sacrifice ultime pour secourir des gens.»

A Saorge, la route détruite menant à Breil-sur-Roya. CHRISTOPHE SIMON / AFP

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35 commentaires
  • Walsdorff

    le

    Je pense qu'il y a d'excellentes affaires immobilières à faire sur les lieux de cette catastrophe: les sinistrés sont à la ramasse, leurs maisons sont détruites. On peut tout racheter à un prix de casse et, sur les lieux en question, bâtir des casinos, comme à Las Vegas, des terrains de golf, des studios de cinéma, etc. Il faut simplement avoir un peu d'imagination et le cash. Pourquoi l'Etat ne se substituerait-il pas aux investisseurs privés, trop frileux ? Je suis prêt à mettre 100 euros dans l'opération.

  • Grava

    le

    Arrêtons de construire n'importe où et n'importe comment.
    Au lieu de dépenser des milliards dans une transition écologique absurde qui n'aura aucune incidence sur le climat, vaudrait mieux construire des mini barrages pour freiner les rivières dans toutes les vallées de France.

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