Culte : Tout ce que vous ignoriez sur l'« Hymne à l'amour » d'Édith Piaf

Le 10 octobre 1964, Édith Piaf disparaissait en laissant derrière elle l'« Hymne à l'amour ». Si les paroles de cette chanson mythique n'ont plus aucun secret pour la plupart des Français, sa création, elle, recèle d'anecdotes méconnues du public.
Édith Piaf  5 choses que vous ignoriez sur Hymne à l'amour
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Une chanson inspirée par une œuvre de Robert Schumann

Édith Piaf, surnommée La Môme, a donné vie à plusieurs classiques de la chanson française. On compte parmi eux « La Vie en rose », « Non, je ne regrette rien », « La Foule » et bien sûr « Hymne à l'amour » sorti en 1950. Les paroles ont été écrites par Édith Piaf, et la musique composée par Marguerite Monnot, comme de nombreuses autres chansons de l'artiste. Pour donner naissance à ce chef d'œuvre, la compositrice aurait puisé son inspiration dans la musique classique. Plus précisément un lied du pianiste allemand Robert Schumann baptisé « Frühlingsnacht ». À l'écoute, les influences mélodiques sont plutôt flagrantes.

Une chanson dédiée à son plus grand amour

Pour écrire les paroles de cet hymne à l'amour, Édith Piaf a pensé à sa plus belle histoire : celle avec le boxeur Marcel Cerdan. C'est dans les années 40, alors que la chanteuse se produit au sein du cabaret le Club des Cinq, qu'ils se rencontrent pour la première fois. Lui est marié et père de deux enfants, mais cela n'empêchera pas l'idylle entre Édith Piaf et Marcel Cerdan. La presse de l'époque encense cette liaison en les surnommant « le roi de la boxe et la reine de la chanson ».

Pour entretenir leur relation longue distance, les amants s'écrivent des lettres d'amour. Mais le 28 octobre 1949, Marcel Cerdan meurt dans un crash d'avion alors qu'il venait rejoindre La Môme à sa demande. Quelques années plus tard, la chanteuse devient accro à la morphine et alcoolique, essayant de noyer son chagrin et son sentiment de culpabilité. Car le boxeur voulait prendre le bateau plutôt que l'avion, mais son amante lui avait répondu que ce serait trop long. Édith Piaf enregistre l'« Hymne à l’amour » l'année suivante, en 1950.

Des paroles inspirées d'un échange épistolaire

Dans le recueil Moi pour toi : lettres d'amour paru 2003 aux éditions Le Cherche Midi, quarante-trois lettres inédites échangées entre mai et septembre 1949 par Édith Piaf et Marcel Cerdan sont dévoilées. Une écrite par Piaf ressemble particulièrement à un passage de l'« Hymne à l'amour » : « Pour le bonheur, fais-moi confiance, je ferais n'importe quoi pour toi. Je t'aimerais n'importe comment, même assassin. Oh oui, je suis capable, si un jour tu avais des ennuis, de les partager en entier avec toi. Je quitterais tout pour toi, je renierais tout pour toi, je ferais n'importe quoi d'impossible, en un mot je ferais tout, absolument tout pour toi! » Dans la chanson « Hymne à l'amour » on entend ces mots : « Je renierais ma patrie / Je renierais mes amis / Si tu me le demandais / On peut bien rire de moi / Je ferais n'importe quoi / Si tu me le demandais »

Une chanson écrite pour une autre chanteuse

En premier lieu, Édith Piaf rédige cette chanson pour qu'elle soit interprétée par une autre chanteuse : Yvette Giraud. Mais, après le décès tragique de Marcel Cerdan, Édith Piaf décide d'enregistrer cette chanson avec sa propre voix. Ce qu'elle fait le 2 mai 1950. En 1965, deux ans après la mort de La Môme, Yvette Giraud sort sa version de la chanson.

Une première à New York

L'« Hymne à l'amour » est dévoilé pour la première fois à New York dans le cabaret Versailles le 14 septembre 1949, un mois avant le décès de la personne à qui l'hymne est dédié.