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Facebook interdit la publicité anti-vaccin

Le réseau social va interdire les publicités décourageant la vaccination contre la grippe. La plateforme cherche à s'imposer comme un réseau fiable à trois semaines seulement des élections américaines et alors que le Covid-19 fait rage aux Etats-Unis.

Selon une étude de deux chercheurs américains, les groupes anti-vaccins sont prêts à dépenser jusqu'à 499 dollars par publicité sur Facebook.
Selon une étude de deux chercheurs américains, les groupes anti-vaccins sont prêts à dépenser jusqu'à 499 dollars par publicité sur Facebook. (PA Photos/ABACA)

Par Raphaël Balenieri

Publié le 13 oct. 2020 à 18:00Mis à jour le 13 oct. 2020 à 18:40

A trois semaines jour pour jour des élections américaines et alors que le Covid-19 fait rage aux Etats-Unis, Facebook est plus que jamais en quête de respectabilité. Cette fois-ci, le réseau social part à la chasse aux publicités anti-vaccins : les publicités décourageant la vaccination en général seront désormais interdites sur ses différentes plateformes (Instagram, WhatsApp, Messenger…), a annoncé le groupe de Mark Zuckerberg, mardi.

Cette nouvelle politique mondiale entrera en vigueur immédiatement. « Facebook ne veut pas de ces publicités sur sa plateforme, écrit l'entreprise dans un communiqué. Facebook affine régulièrement son approche en matière de publicités portant sur des enjeux sociaux […] Les vaccins en font partie. »

Aujourd'hui, seules les publicités qui contenaient des fausses informations sur les vaccins étaient retirées, mais uniquement après vérification par des autorités compétentes, comme l'OMS. Toutes n'étant pas vérifiées, de nombreuses publicités anti-vaccins pouvaient donc passer à travers le filet. 

Elixir de sureau ou gingembre

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Fin décembre, par exemple, Earthley, une marque américaine de médecine alternative, utilisait Facebook pour alerter sur le vaccin contre la coqueluche, une infection respiratoire qui touche 40 millions de personnes par an et provoque la mort de 300.000 enfants, selon l'Inserm. Dans la publicité, Earthley pointait les « dangers neurologiques » du vaccin en raison de sa teneur supposément « élevée » en aluminium. L'organisme invitait les utilisateurs à se rabattre sur ses propres produits à base de plantes, comme l'élixir de sureau… ou le gingembre.

Facebook ne donne aucun chiffre sur le volume ou la valeur de ces publicités par rapport aux 69 milliards de dollars que le groupe a généré en 2019 avec la publicité digitale, sa première source de revenus. Mais selon une étude de deux chercheurs américains qui ont épluché un échantillon de 500 publicités diffusées sur Facebook entre décembre 2018 et février 2019, les groupes anti-vaccins sont prêts à payer jusqu'à 499 dollars par publicité.

Selon cette même étude, plus de la moitié (54 %) des publicités anti-vaccins émanait de deux organisations : le World Mercury Project de Robert F. Kennedy Junior et le Stop Mandatory Vaccinations. Ce site Web de l'activiste anti-vaccin Larry Clark est l'un des principaux carrefours du mouvement aux Etats-Unis. 

La grippe en plus du Covid

L'initiative de Facebook intervient alors que le monde médical redoute un épisode de grippe saisonnière qui viendrait s'ajouter au Covid-19 et après une recrudescence des « fake news » sur les plateformes. Selon le German Marshall Fund, par rapport à la dernière élection présidentielle de 2016, les utilisateurs de Facebook interagissent désormais deux fois plus avec les articles relayant de fausses informations et quatre fois plus avec des contenus tronqués ou trompeurs.

Face à ce problème, Facebook cherche à mettre avant les informations officielles comme celles de l'OMS. Un « hub » dédié au Covid a par exemple été lancé, avec à l'intérieur des conseils pratiques, le nombre de cas pays par pays et des liens renvoyant à des sites officiels, comme la mairie de Paris. Aux Etats-Unis, ce hub s'enrichira avec dès cette semaine des rappels sur le vaccin anti-grippal et les centres de vaccination les plus proches.

Même s'il tente de les décourager, Facebook n'interdit pas les posts privés anti-vaccins de ses membres. Les publicités plus politiques, qui « militent pour ou s'opposent à la législation ou aux politiques gouvernementales en matière de vaccins » resteront elles aussi autorisées. L'identité des annonceurs continuera cependant d'être contrôlée et les publicités en question continueront d'être « labellisées » pour que les utilisateurs sachent d'où elles viennent.

Raphaël Balenieri

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