Ces temps-ci, il le dit et le répète souvent. “Je ne regrette rien”, assure Cédric O, le jeune secrétaire d’État chargé de la Transition numérique au sein du gouvernement du président Emmanuel Macron. La France est touchée de plein fouet par une reprise de l’épidémie, mais il est vain d’espérer une aide numérique pour retracer la chaîne de contamination. L’appli StopCovid avait été présentée comme une prouesse technologique. Grâce à cette dernière, la France allait montrer qu’elle était bien ce qu’elle prétendait être, une “start-up nation”. “Elle va sauver des vies”, avait proclamé Cédric O à l’Assemblée nationale, comparant cette application développée sans Google ni Apple à l’accession de la France au rang de puissance nucléaire, “un symbole de l’indépendance nationale”. Quant à l’idée que, ce faisant, la France compromettait une solution européenne, il avait préféré l’écarter.

Pourtant, quatre mois après la mise en place de l’appli, Cédric O, âgé de 37 ans et un temps célébré comme l’enfant prodige de la numérisation, a dû déchanter. Beaucoup de Français commencent à se dire que des sommes considérables, provenant de l’argent des contribuables, ont été englouties dans un projet national de prestige qui n’a apporté aucune contribution notable à la prévention et à la lutte contre la pandémie. Selon les informations du quotidien Le Monde, StopCovid coûterait environ 100 000 euros par mois. L’association anticorruption Anticor a porté plainte car la commande a été confiée sans appel d’offres à la société française 3DS Outscale, une filiale du géant de l’armement Dassault Systèmes. Ce qui aurait entraîné des coûts d’entretie