Affirmant que le regroupement familial est “un élément important du système d’immigration du Canada”, le ministre de l’Immigration, Marco Mendicino, annonce que jusqu’au 3 novembre Canadiens et résidents permanents qui veulent faire venir leurs parents et grands-parents au Canada pour qu’ils s’y installent pourront remplir un formulaire de candidature. Attention : les personnes intéressées n’ont que trois semaines, à compter du 13 octobre, pour effectuer les démarches.

Une fois ces demandes reçues, note le site Radio Canada International, le ministère de l’Immigration “fera une sélection au hasard en invitant 10000 personnes à soumettre des demandes de parrainage. Elles auront soixante jours pour le faire.”

Marco Mendicino justifie cette façon de faire au micro de CBC News : Nous pensons que c’est la manière la plus juste d’administrer la réception [des demandes] et de susciter l’intérêt [des personnes intéressées].”

Un système jugé injuste

Pourtant, de nombreuses personnes contactées par le diffuseur canadien critiquent grandement le fait “que le sort du regroupement familial repose sur le tirage au sort”. Grace Sorenson confie qu’elle aura “le cœur brisé” si sa mère philippine de 87 ans, désormais sans famille dans son pays natal, n’est pas choisie cette fois-ci, car, précise-t-elle, il lui est de plus en plus difficile de venir au Canada avec un visa pour entrée unique.

Vishnu Mohan et son épouse tentent depuis des années de parrainer leurs parents indiens. “C’est injuste”, raconte M. Mohan. “[Les autorités] ne devraient pas laisser [le hasard] décider du sort des parents.” Une Canadienne d’origine sud-africaine, Lee-Anne Stuart, tente de faire venir ses parents au moyen de ce système de loterie depuis 2016. Si elle avait su qu’il n’y aurait aucune chance que ses parents puissent la rejoindre, elle n’aurait peut-être pas décidé d’émigrer au Canada.

Radio Canada International indique que “des personnes font pression pour que le ministère de l’Immigration adopte un système qui augmente les chances d’un individu à la loterie en fonction du nombre d’années pendant lesquelles il a exprimé son intérêt pour le parrainage”.

Le site de la CBC précise que 20 000 places sont disponibles en temps normal mais que la pandémie a retardé le processus. En tout, 30 000 places seront disponibles en 2021.