Dans quatre communes du Jura (Les Rousses, Longchaumois, Morez et Prémanon), une quinzaine d'enfants touchés par des cancers a été recensée. Ils avaient entre 6 mois et 13 ans au moment du diagnostic, entre 2011 et 2019, et sont ou étaient atteints de diverses formes de la maladie, dont des leucémies pédiatriques. En novembre 2019, l'Agence régionale de santé (ARS) et Santé Publique France avaient lancé une enquête pour savoir si un dénominateur commun permettait d'expliquer de cluster de cancers de l'enfant. Quatorze jeunes concernés ont moins de 15 ans, et deux plus de 15 ans, rapporte l'AFP. Les résultats de l'enquête ont été dévoilés le 14 octobre, et les parents sont toujours dans l'attente d'une réponse.

Aucun dénominateur commun

"Un questionnaire adressé aux parents, et complété dans certains cas par des entretiens, a permis de recueillir des informations complètes sur les situations individuelles et familiales (déroulement des grossesses, parcours de l’enfant, lieux de vie, recherche d’éventuelles expositions professionnelles aux produits chimiques des parents, consommation de tabac…) ", a explique l'ARS. Cependant, "cette analyse n'a pas mis en évidence d'exposition à un facteur commun susceptible d'expliquer le regroupement de cancers sur ce secteur géographique".

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Pas de facteur environnemental

L'ARS a également mené une enquête environnementale, rapporte France Bleu. Mais celle-ci n'a pas apporté non plus d'explication... L'analyse de l'eau potable et de la qualité de l'air n'a pas donné de résultat pouvant expliquer ces cancers. C'est la même chose pour l'expertise des anciens sites industriels situés à proximité et l'analyse des sols dans un périmètre de 500 mètres autour des maisons. La possibilité d'un champs électro-magnétiques créé par les lignes à haute-tension et les transformateurs électriques n'a rien donné. En outre, il n'y a pas de surexposition à des substances radioactives dans le Jura, pas plus d'un point de vue industriel que naturel, avec peu de radon (un gaz naturel radioactif) présent dans les sols de la région. "Aucun facteur de risque environnemental commun n'a pu être établi à l'issue de ses travaux", conclut l'autorité sanitaire dans un communiqué.

La surveillance se poursuit

Tandis que les conclusions de l'enquête viennent d'être présentées aux familles, le rapport définitif de Santé Publique France sera publié d'ici décembre. "Une surveillance épidémiologique sera maintenue avec l'aide du Registre nationale des cancers de l'enfant et plusieurs acteurs de la recherche ou de la prise en charge onco-pédiatrique, en France et en Suisse", explique l'Agence régionale de santé.