Tonotwiyat. C’est ainsi que les habitants d’Injros nomment cette relation intime entre la forêt de mangrove et les femmes du village. “Tonot” signifie “forêt” dans leur langue locale, et “wiyat” désigne l’incantation invitant toutes les femmes à venir dans la mangrove pour y ramasser des coquillages. Cette forêt est en quelque sorte leur lieu de travail et de loisirs partagé.
L’aînée des femmes d’Injros, Adriana Youwe Marauje, confirme que ses consœurs de la baie de Youtefa cultivent une relation intime avec la mangrove. Elles y vont pour chercher des crustacés, des poissons et des bia nor (des escargots), qui se cachent dans les bosquets ou la vase des palétuviers. “Chaque fois qu’il y a une fête ou un rituel, ce sont les femmes qui en rapportent de quoi manger pour tout le village”, raconte l’aïeule surnommée “Mama Ani”.
Le domaine réservé des femmes
Selon les données de 2018 du Bureau central des statistiques de Jayapura, le village d’Injros est peuplé de 104 familles. Depuis toujours, la forêt de mangrove fournit à ses habitants les ingrédients de base de leur alimentation. Son accès est réservé aux femmes, qui ont la responsabilité de la préserver. Cette tradition fait que les hommes n’ont pas le droit d’y pénétrer ni d’y couper des arbres.
Cet interdit est lié aussi au mode de pêche des femmes, explique Mama Ani. Lorsque vient la saison fraîche, quand la mer est calme, elles partent sur des pirogues à balancier chercher à manger dans la mangrove.
“Pour ramasser les escargots, nous plongeons nues dans la vase. Et, tout en pêchant, nous papotons, nous partageons nos expériences les plus intimes, nous nous racontons nos secrets de famille.”
Les hommes savent que la forêt appartient aux femmes et qu’ils ne doivent pas la déranger. Ceux qui bravent
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Le titre est publié pour la première fois en avril 1971 par P.T. Grafitti Pers, dans l’intention d’offrir au public indonésien de nouvelles façons de s’informer, une liberté d’analyse et le respect des divergences d’opinion.
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