Abdoullakh Anzorov, 18 ans, auteur de l’attentat terroriste contre le professeur d’histoire Samuel Paty, était d’origine tchétchène et né à Moscou. Comme le rapporte le journal gouvernemental russe Rossiiskaïa Gazeta, les autorités russes, en l’occurrence pour l’instant l’ambassade de Russie à Paris, ont jugé utile d’“apporter des éclaircissements” à ce sujet.

“Ce crime n’a aucun rapport avec la Russie, car cet individu demeurait en France depuis douze ans et sa famille avait été acceptée par la partie française”, a déclaré le chef du service de presse de l’ambassade, Sergueï Parinov, avant de rappeler quelques faits.

Où, quand et pourquoi cet homme a-t-il rejoint l’idéologie terroriste ?

Anzorov est arrivé en France en 2008, où sa famille a obtenu l’asile politique. À sa majorité, il a reçu un permis de séjour de dix ans. L’obtention du statut de réfugié provoque automatiquement la déchéance de la nationalité russe, c’est pourquoi il n’a jamais eu de contact avec l’ambassade de Russie. “Dans le cas présent”, a souligné Sergueï Parinov,

l’important n’est pas le lieu de naissance de la personne, mais où, quand et pourquoi elle a rejoint une idéologie terroriste, laquelle est toujours et sans réserve condamnée dans toutes ses manifestations par la Russie”.

Ramzan Kadyrov, dirigeant de la République de Tchétchénie (qui, pour rappel, appartient à la Fédération de Russie), n’est pas demeuré en reste, dénonçant l’attentat mais nuançant sur sa chaîne Telegram :

Un criminel n’a pas de nationalité. Les Tchétchènes n’ont rien à voir là-dedans. Cette tragédie nous pousse à réfléchir au fait que la société française confond souvent démocratie et permissivité excessive, ou affichage de relations inadmissibles aux valeurs de l’islam.
Ramzan Kadyrov
Dirigeant tchétchène

Lui aussi a tenu à rappeler que le terroriste avait “vécu presque toute sa vie en France, grandi auprès des Français, [qu’]il communiquait, parlait et écrivait dans leur langue”. Essayant d’imaginer les motivations du criminel, Kadyrov a supposé que celui-ci “était conscient de ses actes, estimant que l’État refusait catégoriquement d’entendre les croyants”.

Enfin, il s’est fendu d’un conseil à l’exécutif français : “La France ne pourra espérer avoir une société saine que lorsqu’elle créera une institution d’État chargée des relations interconfessionnelles et interculturelles dans le pays.”