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Moselle : la mère et la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès accusées de dérives sectaires

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Les fils d'un Mosellan pensent que leur père aurait été abusé financièrement par le groupe de prière de la famille Dupont de Ligonnès. Ils ont demandé une mesure de protection au juge des tutelles de Metz, qui doit se prononcer le 16 novembre.

Tribunal correctionnel de Metz
Tribunal correctionnel de Metz © Radio France - Rachel Noel

C'est une affaire de famille qui se télescope avec le fait divers le plus médiatique de ces dix dernières années. Pendant plusieurs années, la famille B., originaire de Moselle, a été proche de la famille Dupont de Ligonnès, et notamment de Christine, la sœur de Xavier, accusé d'avoir assassiné toute sa famille à Nantes en 2011. La mère de famille était notamment active dans l'Eglise de Philadelphie, le "groupe de prière" catholique traditionaliste dirigé par Christine et fondé par Geneviève Dupont de Ligonnès, la mère de Xavier. 

Aujourd'hui, deux des cinq enfants de la famille B. se retournent contre leur père. Peu de temps après le décès de leur mère en janvier 2019, ils s'interrogent sur les économies de leurs parents, qui auraient selon eux disparu, et notamment les revenus de la vente de leur seul bien immobilier, ce qui représenterait plusieurs dizaines de milliers d'euros. 

Ils décident alors de saisir le juge des tutelles de Metz pour prendre une mesure de protection contre leur père. Ils se sont retrouvé ce lundi au tribunal avec leurs avocats respectifs, sans échanger un seul mot ou un regard. Le jugement doit être rendu le 16 novembre. 

Une enquête en cours pour dérives sectaires

En parallèle de cette procédure auprès du juge des tutelles, les deux frères ont aussi signalé l'Eglise de Philadelphie auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui avait déjà un œil sur ce groupe. Ces signalements, parmi d'autres, ont été jugés suffisamment sérieux pour donner lieu à une enquête judiciaire ouverte par le parquet de Versailles et toujours en cours. 

"Il n'y a jamais rien eu de sectaire, on entretenait une relation amicale avec la famille", se défend Jean-Michel, le père de la famille B. 

Ils ne nous ont pas pris d'argent, au contraire, ils nous ont fait beaucoup de dons pour aider à financer les études des enfants !

De leur côté, les deux fils ne souhaitent pas commenter l'affaire pour le moment. L'un d'entre eux a été actif dans l'Eglise de Philadelphie avant de s'en détourner assez rapidement. L'autre s'est de son côté toujours tenu plus éloigné de ce groupe. Aujourd'hui, la famille se déchire autour de cette histoire, le père affirme être soutenu par ses autres enfants, et notamment sa fille. 

Une affaire complexe

"Cette affaire est loin d'être terminée", promet le père Jean-Michel. Le juge des tutelles réglera le conflit familial qui l'oppose à ses fils, mais il sera aussi un élément supplémentaire pour comprendre les éventuelles dérives de l'Eglise de Philadelphie. Dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès, les gendarmes avaient multiplié en 2011 les interrogatoires de membres du groupe. Sans rien trouver de concluant. 

Ses membres, tout comme Jean-Michel B., restent persuadés que Xavier Dupont de Ligonnès s'est enfui aux Etats-Unis avec sa famille, comme il l'expliquait dans une lettre laissée à ses proches après les macabres découvertes de 2011.

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