Chems-Eddine Hafiz était l'invité d'Europe 1 mercredi. 2:11
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Laetitia Drevet , modifié à
L'assassinat de Samuel Paty est "un acte horrible, un homicide volontaire avec complice et repérage", dénonce Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, mercredi sur Europe 1. Il y voit des mots du climat qui régnait en Algérie de la fin des années 80 au début des années 1990.
INTERVIEW

Pour Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, ce mercredi représente un jour "extrêmement important". En fin de journée, il se rendra à la Sorbonne pour assister à l'hommage qu'Emmanuel Macron rendra à Samuel Paty, professeur de collège assassiné pour avoir donné un cours sur la liberté d'expression. "Un acte horrible, un homicide volontaire avec complice et repérage", dénonce Chems-Eddine Hafiz mercredi sur Europe 1. Il retrouve dans cet attentat une "véritable stratégie qui existait dans un certain nombre de pays comme l'Algérie à la fin des années 1980 et au début des années 1990".

"C'est un totalitarisme islamiste qui donne le la"

"A l'époque, on tuait des intellectuels, des journalistes, et en même temps on se victimisait en prenant le gouvernement à partie", rappelle Chems-Eddine Hafiz, évoquant les attentats perpétrés en Algérie par le FIS, Front islamiste du salut, entre 1989 et 1992. 30 ans plus tard, il dit reconnaitre cette "stratégie de victimisation" dans l'attitude de certaines mosquées face aux contrôles de l'Etat. "Il suffit d'un simple contrôle de l'Urssaf ou de policiers dans une mosquée pour qu'on essaye de discréditer les pouvoirs publics en les taxant d'islamophobes."

Chems-Eddine Hafiz dénonce un "totalitarisme islamiste qui donne le la" et "s'accapare le pouvoir". Alors que "99,99% des musulmans de France" pratiquent l'Islam en harmonie avec les valeurs de la République, estime-t-il, "le référencement de notre religion aujourdh'ui, c'est l'islamisme".

Nommé recteur de la Grande mosquée de Paris en janvier, Chems-Eddine Hafiz a depuis mis en place un groupe d'imams qui travaille à établir des recommandations de lutte contre la radicalisation. Mercredi, il a appelé tous les imams de France à "prendre le problème à bras le corps" et à préparer pour leurs fidèles des discours visant à "déconstruire l'idéologie mortifère des islamistes". "Il faut montrer que l'Islam ce n'est pas ça, quitte à parfois être traité, comme moi, de 'mauvais musulman'. C'est propre au totalitarisme islamiste : si vous n'êtes pas dans leur creuset, ils vous excommunient."