Après le meurtre de Samuel Paty vendredi 16 octobre, une professeure danoise a indiqué sur Facebook qu’elle comptait elle aussi montrer des caricatures de Mahomet à ses élèves, en solidarité avec son collègue français assassiné. Un message depuis supprimé du réseau social en raison des menaces qu’aurait reçues l’enseignante. Une plainte a été déposée.

Un épisode qui illustre, selon le journal danois Politiken, le dilemme auquel sont confrontés les enseignants du pays : peut-on enseigner l’histoire danoise sans montrer les caricatures de Mahomet ?

En 2010, le même quotidien de centre gauche s’était excusé auprès de huit organisations musulmanes pour avoir publié quelques années plus tôt, comme son concurrent Jyllands-Posten, des caricatures du prophète Mahomet. Une démarche alors fortement critiquée par l’ensemble du monde médiatique et politique du royaume.

Dix ans plus tard, le journal estime qu’il faut montrer ces dessins lors des cours où cela fait sens, parce qu’“ils font partie de l’histoire danoise récente, pour le meilleur et pour le pire”. Ainsi, poursuit Politiken, “ce ne serait pas au professeur esseulé ou la maison d’édition de sélectionner ou non des dessins”.

Le journal souligne que les élèves ne souhaitant pas participer à ces leçons devraient pouvoir en être exemptés. L’idée étant que, selon Politiken :

La liberté d’expression va de pair avec la liberté de religion. […] Nous devons apporter tout le soutien possible à Samuel Paty et à ses collègues partout dans le monde.”