«Ce couvre-feu, c’est notre dernière chance avant des mesures plus fortes»

Jean Castex a annoncé, ce jeudi, l’extension du couvre-feu à 38 nouveaux départements. Au total ce sont 54 départements et un territoire d’Outre-Mer (la Polynésie) qui sont désormais concernés.

Patrick Goldstein, patron du SAMU 59 et chef des urgences au CHU et Daniel Camus, infectiologue à l’Institut Pasteur de Lille, ont réagi aux annonces.

Patrick Goldstein : « Une extension du couvre-feu n’est pas négociable. C’est le minimum. Espérons qu’on s’en sortira avec ça. Le problème, c’est que le couvre-feu n’est pas respecté. Or un couvre-feu n’a de sens que si on se donne les moyens de le faire respecter. Chacun doit comprendre qu’on n’est pas dans la rigolade. Ce couvre-feu, c’est notre dernière chance avant des mesures plus fortes. Dans la métropole lilloise, entre le couvre-feu déjà instauré et les vacances, on aurait pu espérer une certaine amélioration de la situation. Ce qui se passe dans le versant Nord-Est, avec des gens qui ne partent pas en vacances et un couvre-feu mal respecté donne des taux d’incidence affolants. »

Daniel Camus : «  En termes techniques, le couvre-feu est devenu incontournable. Notre difficulté, c’est qu’on est dans une deuxième vague d’une crise sanitaire exceptionnellement longue, avec une première vague plutôt bien acceptée par la population, et une deuxième pour laquelle c’est différent, suscitant bien plus de réticences. En reconfinant pour ‘sauver Noël’, les Irlandais se sont fixé un but. La population l’accepte. On supporte mieux la douleur quand on a un objectif, une échéance. Nous, il n’y a pas d’échéance. Les gens ne savent plus pourquoi ils doivent faire l’effort. La stratégie apparaît beaucoup plus coercitive. Je regrette de n’avoir pas entendu un mot dans les discours sur la prévention auprès des personnes vulnérables, une prévention pourtant essentielle pour lutter contre le virus. »