Le phénomène #MeToo qui gagne nos grands restaurants.
C'est le journal Libération qui dresse, en Une ce vendredi 23 octobre au matin,
un portrait peu ragoutant des arrière-cuisines de certains de nos grands
restaurants quand on en vient à parler du traitement réservé aux femmes. "Violences
sexistes et sexuelles casserole en cuisine", c'est le titre de ce dossier.
La première phrase de l'article a le mérite de
planter le décor avec le témoignage de Julie : "Dans le milieu, tu es
constamment en train de repousser des avances."
L'ambiance dans les restaurants est décrite
comme très particulière, très masculine d'abord, avec beaucoup de pression, des
rapports hiérarchiques parfois très durs. Mais en même temps un milieu très
cloisonné où l'on vit un peu en vase clos avec les horaires décalés et le stress.
Il y a cette pression également pour faire la fête, pour sortir, sous peine de
passer, surtout pour les femmes, pour la rabat-joie de service.
Les femmes interrogées par le journal décrivent
aussi ces plaisanteries graveleuses, trop systématiques. Laetitia explique qu'un
jour, alors qu'elle se penche sur la table pour terminer son plat, la blague fuse
aussitôt de la part de son chef direct. Elle parle de la difficulté de réagir
quand on est la seule femme et que tout le monde rigole. Nora, de son côté,
explique avoir décidé, pour tenter de s'assurer le moins de réflexions possibles,
de gommer au maximum sa féminité.
Libération le dit dans son édito, en substance,
il ne s'agit pas de jeter tout le métier en pâture mais de s'interroger sur les
us et coutumes d'un milieu encore une fois très particulier, où certains chefs
se font un devoir de reproduire des schémas immuables, et où il faut former les
jeunes à la dure. Mais là où les hommes doivent parfois supporter des chefs
tyranniques aboyant des ordres par principe indiscutable, les femmes en plus
doivent faire face à une misogynie là encore trop souvent inscrite dans les mœurs.
Il s'agit d'autant moins de faire le procès de
la seule restauration que ce genre de témoignages on les a entendus dans le milieu
du cinéma, de la musique, dans les médias. Le mouvement #MeToo a amorcé dans
ces milieux un tournant ou une prise de conscience. La même chose est en train
de se produire dans les restaurants.
Le métier se féminise. Des grands chefs comme
Thierry Marx, qui témoigne dans l'article, ont pris conscience du problème.
Pour lui, les patrons doivent tout de suite poser les limites et imposer
"une étiquette" que ce soit entre collègues du même rang ou dans les
rapports avec les responsables.
Les réseaux sociaux sont passés par là. Le
compte Instagram "je dis non chef" est suivi par 30.000 personnes. Et
les écoles hôtelières affirment avoir pris en compte le phénomène même si le
chemin est encore long.
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