Albrecht Altdorfer, un artiste majeur de la Renaissance allemande

Albrecht Altdorfer et atelier, Procession triomphale, vers 1512-1515, gouache sur parchemin, 45,6 x 88,2 cm, Vienne, Albertina - © Vienne, The Albertina Museum
Albrecht Altdorfer et atelier, Procession triomphale, vers 1512-1515, gouache sur parchemin, 45,6 x 88,2 cm, Vienne, Albertina - © Vienne, The Albertina Museum
Albrecht Altdorfer et atelier, Procession triomphale, vers 1512-1515, gouache sur parchemin, 45,6 x 88,2 cm, Vienne, Albertina - © Vienne, The Albertina Museum
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Artiste allemand méconnu du grand public, le musée du Louvre présente pour la première fois en France, les dessins, peintures et gravures dans une exposition chronologique et thématique.

Avec
  • François-René Martin
  • Séverine Lepape

Le nom d’Albrecht Aldtorfer, surgissant, rapidement lumineux, au début du XVIe siècle, évoque pour ceux, assez rares, qui en sont familiers, des crépuscules splendides, les ciels enflammés qui manifestent l’attention que le cosmos accorde aux futiles batailles des humains. Ou alors il rappelle aussi les forêts de sapins, les végétaux envahissant, puissantes forces de vie, pas encore repoussés par l’agriculture qui se développe pourtant, ou alors l’antre obscure des grands arbres de l’ancienne Bavière où les hommes sont encore partagés entre les vieilles croyances, les peurs ou les magies d’autrefois et la révélation du christianisme qui les supplante peu à peu.

Albrecht Altdorfer, Paysage à l’épicéa, vers 1522, plume et encre brune, aquarelle et gouache, 20,1 x 13,6 cm, Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Kupferstichkabinett
Albrecht Altdorfer, Paysage à l’épicéa, vers 1522, plume et encre brune, aquarelle et gouache, 20,1 x 13,6 cm, Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Kupferstichkabinett
- © Berlin, BPK, dist. RMN-Grand Palais/ Jörg P. Anders

Rien dans cette Renaissance singulière de l’art des bords du Danube, rien au début de l’œuvre de cet artiste de Ratisbonne ne ressemble aux canons qui définiront la grande fascination européenne pour l’antique. Les canons contournés, les visages déformés, les accents de la plume ou du burin qui griffent la page, rien, sinon la connaissance évidente des interprétations que les humanistes attribuèrent aux fables du passé. De même la culture chrétienne surgit, savante, mais réinventée par des cadrages, des plongées ou contreplongées, des perspectives que peu avaient osés. Bien sûr, bien sûr Venise, la Hollande, la Bourgogne, et bien sûr Durer, Baldung Grinn ou Cranach sont connus de cet artiste érudit et collectionneur tout comme la théologie ou l’architecture qu’il déploie dans des scénographies théâtrales inventives. Mais, ce coloriste, cet inventeur se distingue des autres par une liberté, on dirait presque une excentricité particulière. Donc, ensemble visitons cet artiste dont, on sait peut-être peu, et éclairons ce contexte peu prisé en France et si fascinant pourtant de la Renaissance à l’époque de Maximilien premier et de Charles Quint... 

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Albrecht Altdorfer, Saint Florian roué de coups, vers 1520, huile sur bois, 81,5 x 66,3 cm, Prague, collection particulière en dépôt à la Galerie nationale
Albrecht Altdorfer, Saint Florian roué de coups, vers 1520, huile sur bois, 81,5 x 66,3 cm, Prague, collection particulière en dépôt à la Galerie nationale
- © Prague, National Gallery 2019

Exposition : Albrecht Altdorfer. Maître de la Renaissance allemande, du 1er octobre 2020 au 4 Janvier 2021 au musée du Louvre

Albrecht Altdorfer, Adoration des Mages, vers 1530- 1535, huile sur bois, 108,9 x 77,2 cm, Francfort, Städel Museum
Albrecht Altdorfer, Adoration des Mages, vers 1530- 1535, huile sur bois, 108,9 x 77,2 cm, Francfort, Städel Museum
- © Städel Museum - U. Edelmann – ARTOTHEK

Lecture des textes : Allan Wenger

  • Lecture 1 : L'irréel d'André Malraux

Musique : 09​.​15​.​2004 de l’album Post_Piano 2 par Taylor Deupree & Kenneth Kirschner 

  • Lecture 2 : Les Grunewald de Colmar par JK Huysmans

Musique : Panorama de l’album O par Oval

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