Qatar : des passagères d’avion victimes d’un test gynécologique de force

La découverte d’un nouveau-né prématuré abandonné dans les toilettes de l’aéroport de la capitale qatarienne, Doha serait la raison de ces examens forcés.

 Le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce a indiqué à Seven News avoir « fait officiellement part aux autorités » du Qatar de ses « graves inquiétudes concernant l’incident ».
Le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce a indiqué à Seven News avoir « fait officiellement part aux autorités » du Qatar de ses « graves inquiétudes concernant l’incident ». KARIM JAAFAR/AFP

    Voilà une affaire qui risque de faire du bruit. Des passagères ont subi de force des examens corporels poussés après la découverte d'un nouveau-né prématuré abandonné dans les toilettes de l'aéroport de la capitale qatarienne, Doha, selon des informations de presse confirmées par l'AFP, ce dimanche. Ces femmes, ont été débarquées de leurs avions, notamment un vol Qatar Airways pour Sydney, et conduites dans des ambulances où elles ont subi des examens gynécologiques non consentis pour savoir si elles avaient accouché récemment.

    « Les fonctionnaires forçaient les femmes à subir des examens corporels essentiellement des tests forcés de Papanicolaou (des frottis, ndlr) », a déclaré dimanche à l'AFP une source à Doha qui a été informée d'une enquête interne sur l'incident.

    L'aéroport a quant à lui simplement indiqué qu'il avait été demandé à des femmes « de participer » à des requêtes visant à localiser la mère du bébé, qui est toujours en vie, selon un communiqué.

    Recherche de la mère d'un nouveau-né et tests

    L'aéroport international de Doha a indiqué que « le personnel médical avait exprimé ses inquiétudes aux responsables de l'aéroport concernant la santé et le bien-être d'une mère qui avait juste donné la vie et demandé à la localiser avant qu'elle ne parte ». « Les individus ayant eu accès au secteur de l'aéroport où le nouveau-né a été trouvé ont été invités à participer aux recherches », ont poursuivi les autorités aéroportuaires sans préciser ce qui avait été demandé aux femmes interrogées, ni leur nombre.

    L'aéroport de Doha a appelé dimanche à ce que la mère du bébé se manifeste, laissant penser que les examens n'avaient servi à rien. « Le nouveau-né reste non-identifié, mais il est en bonne santé aux mains du personnel médical et social », a indiqué l'aéroport, appelant toute personne ayant des informations sur la mère à les communiquer.

    Les faits, rapportés par la télévision australienne Seven News, se sont produits le 2 octobre dernier et ont été révélés par des passagers australiens de retour au pays. Treize Australiennes selon le média des antipodes, ont été retirées des vols, détenues et forcées de subir une inspection dans une ambulance sur le tarmac. Les autorités qatariennes ont alors forcé les femmes à enlever leurs sous-vêtements.

    « Une suite d'événements extrêmement choquante »

    Toujours selon Seven news les 13 femmes australiennes auraient subi un examen génital invasif, sans leur consentement. Par ailleurs, aucune n'a été informée de la présence du nouveau-né, qui aurait généré cette « chasse à la femme ».

    La ministre des Affaires étrangères, Marise Payne, a exprimé lundi dans des termes très fermes la désapprobation de l'Australie. « Il s'agit d'une suite d'événements extrêmement, extrêmement perturbante, choquante, préoccupante », a déclaré Marise Payne. « Jamais de toute ma vie je n'ai entendu parler d'une chose pareille ».

    « Nous avons exprimé très clairement nos préoccupations aux autorités du Qatar », a poursuivi la ministre, ajoutant que la police fédérale australienne avait été saisie de l'affaire. Selonelle, la publication d'un rapport des autorités du Qatar sur cet incident est « imminente ».

    D'autres femmes victimes de cet examen de force

    En raison de l'incident, l'un des vols, le QR908 de Qatar Airways à destination de Sydney a eu quatre heures de retard, selon le site de surveillance Flight Radar 24.

    Des femmes d'autres nations et d'autres vols ont subi des examens similaires, mais l'ampleur de l'incident n'est pas encore connue.

    Une enquête est en cours au Qatar, selon Seven News. Sollicitée par l'AFP, ce dimanche, la compagnie Qatar Airways n'a quant à elle pas fait de commentaires.