Line Renaud défend le droit de mourir dans la dignité

VIDÉO. Invitée de « Sept à huit », l'artiste a abordé la fin de vie et souhaite qu'on assiste ceux qui veulent partir, minés par de trop grandes souffrances.

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Temps de lecture : 3 min

« C'est une cause que je prends en main… » On connaissait son engagement dans la lutte contre le sida, mais Line Renaud est décidée à s'investir également dans le droit de mourir dans la dignité, à savoir laisser chacun choisir la façon dont il veut partir, quitte à programmer un suicide assisté. « Quand on est à la fin de sa vie, qu'on nous laisse partir, qu'on nous aide à partir, a déclaré, avec émotion, la comédienne dans l'émission Sept à huit ce week-end sur TF1. Il faut nous laisser partir, je le demande… » La concernant, en tout cas, elle prévient d'avance qu'elle refuse tout acharnement thérapeutique : « Ce sera dans mon testament, je ne veux pas qu'on prolonge inutilement », insiste Line Renaud, 92 ans, en ajoutant que trop de souffrances devraient impliquer un départ choisi. « Quand on souffre, on part, tranche-t-elle. Mais la vie est belle… »

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Comme Delon, Masure et Delanoë

Line Renaud rejoint ainsi nombre d'artistes qui ont pris position en faveur du droit de mourir dans la dignité, à l'image du regretté Guy Bedos qui défendait le recours à l'euthanasie, un combat repris aujourd'hui par son fils Nicolas. L'aide active à mourir n'est pas permise en France, contrairement à d'autres pays, même si la sédation profonde et continue est autorisée en fin de vie. Une nouvelle loi est aujourd'hui demandée par plusieurs célébrités, comme Mylène Demongeot, Nicole Croisille, le journaliste Bruno Masure, l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë ou encore Alain Delon, favorable au suicide assisté s'il était atteint d'une maladie incurable : « On est d'accord ou pas, mais, au moins, on a le droit de le faire, expliquait l'acteur dans L'Illustré en citant l'association suisse Exit qui permet un départ choisi. Je suis totalement pour. Il y a un côté très propre, net. Tu es dans ta chambre avec les gens que tu veux, avec les amis que tu as choisis. Ce sont tes derniers moments, mais c'est toi qui décides, personne d'autre. »

L'engagement de Line Renaud survient au moment où celle-ci se remet d'un AVC survenu il y a plus d'un an, qu'elle avait caché pour ne pas alimenter les rumeurs. Un coup dur dont elle s'est remise, mais qui l'a conduite à une introspection et à une réflexion sur la fin de vie, l'incitant à mettre en ordre ses affaires, comme elle l'a confié récemment dans Paris Match. « J'ai mis sur les rails le fonds de dotation Line Renaud-Loulou Gasté qui, depuis l'année dernière, donne annuellement une somme pour un médecin qui a fait des avancées dans son domaine, une autre pour le Sidaction, bien sûr, et une troisième pour une association », expliquait-elle dans le magazine. Ce fonds de dotation sera son unique héritier, il pourra d'ailleurs compter sur la vente future de sa villa de Rueil-Malmaison – elle espère que son ami Dany Boon s'en portera acquéreur… « Claude et Muriel prendront la relève ! » assure-t-elle en faisant allusion à ses « deux filles de cœur », Muriel Robin et Claude Chirac. Il est temps de préparer mon départ. Et puis, ça ne fait pas mourir… »

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Commentaires (11)

  • Martinoune

    Comme le fait remarquer un commentateur... Les exemples de l’hécatombe dans les Epahd avec des enterrements bâclés voire « interdits » pour cause de risques de contamination... (qui ont laissé les familles anéanties) et la manière dont sont décédés certains patients très âgés sans hospitalisation... ( de nombreux témoignages en attestent)... Alors effectivement l’épidémie actuelle nous ouvrira peut être enfin les yeux et nous amènera à revisiter nos «  grands principes »...
    il est de notoriété publique que certains patients sont « sedates » dans le milieu hospitalier... Quand la souffrance est devenue insupportable pour le malade... Et ceux qui le soignent ! Il y a un moment où le soin ne peut plus être réel...  
    quand Nona et Décima sont» au bout du rouleau »... Et que Morta la 3e des Parques doit couper le fil...
    j’ai bientôt 73. , je suis catholique et respecte infiniment la vie humaine... Je sais aussi que « chaque jour du reste de ma vie » me rapproche du dernier... Et il me semble parfaitement indigne d’abandonner un être humain à la fin de sa vie quand il est dans la pire des souffrances sous des prétextes fallacieux... Souvent infondés... Les arguments avancés sont dérisoires... Eut égard à la souffrance extrême...
    si le débat était moins passionnel... Les solutions seraient mieux prises... On a pu autoriser le mariage pour tous, l’avortement... Alors ne pas autoriser la mort dans la dignité... ?...
    on euthanasie les animaux domestiques pour des raisons de souffrance... Et on ne peut le faire pour nous ?...
    peut être faudrait-il que chacun prenne ses responsabilités... Et l’envisage personnellement... J’ai écrit une lettre pour demander, au cas où, de ne pas pratiquer d’acharnement médical pour moi... Et autorise cette « aide »...
    je sais qu’appuyer sur le piston de la seringue est un acte difficile, mais la sédation profonde pourrait etre être comme en Suisse, une solution plus apaisée ?

  • La gauloise

    D'accord avec tous les commentaires ci-dessus. Il faut que la France se réveille et accorde à tous la possibilité de mourir dans la dignité et surtout sans souffrances inutiles.

  • bd31

    Rien n'obligera quiconque à utiliser la possibilité de ce suicide assisté tout comme personne n'est obligé d'avorter. Donc il n'y a aucune raison de ne pas légiférer : ma vie n'appartient qu'à moi et je suis le seul à pouvoir décider si je veux continuer de vivre ou pas.