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Accusés de complaisance avec l'islamisme politique, les Insoumis sur le gril

Depuis l'attentat de Conflans, Mélenchon et ses proches sont accusés de s'être montrés complaisants avec l'islamisme politique.

Arthur Nazaret , Mis à jour le
Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise, Adrien Quatennens, Eric Coquerel, Manon Aubry, et Leila Chaibi lors de l'hommage à Samuel Paty à Paris.
Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise, Adrien Quatennens, Eric Coquerel, Manon Aubry, et Leila Chaibi lors de l'hommage à Samuel Paty à Paris. © Sipa

Depuis l'assassinat de Samuel Paty, ministres et députés de la majorité n'ont pas raté La France insoumise (LFI), coupable à leurs yeux de s'être montrée accommodante, par clientélisme, avec des représentants de l'islam politique. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a ainsi dénoncé sa "laïcité honteuse" et le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, son compagnonnage avec "l'islamo-gauchisme".

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Voilà qui a mis en ébullition les camarades de Jean-Luc Mélenchon. "Ils sont très emmerdés, résume un ministre. Quant à Mélenchon, je ne sais pas ce qu'il en pense. Autour de lui, certains ont une vision très parcellaire de la laïcité..." Ainsi la députée LFI Danièle Obono, qui avait parlé des militants du Parti des indigènes de la République, un groupuscule identitaire, comme de "camarades". D'autres soulignent que Mélenchon, pour sa part, a toujours rechigné à employer le mot d'"islamisme".

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Les Insoumis nient en bloc toute compromission

C'est pourtant ce que le leader des Insoumis s'est résolu à faire, mardi à l'Assemblée, pour qualifier l'attentat de Conflans. Sous les quolibets du député de centre droit Meyer Habib : "C'est vous qui manifestez avec les islamistes!" Une référence au défilé "contre l'islamophobie" organisé en novembre 2019 à l'appel du très controversé Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF). Derrière Mélenchon, plusieurs députés Insoumis y avaient participé. Pas François Ruffin ni Adrien Quatennens, gênés aux entournures.

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Jamais nous ne nous sommes vautrés dans le clientélisme!

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Du côté des Insoumis, on nie en bloc toute compromission. Comme sur le projet de loi contre le séparatisme, qui doit arriver début décembre au Conseil des ministres, et que des députés LFI assurent vouloir muscler. Adrien Quatennens et Alexis Corbière se sont ainsi entretenus, il y a quinze jours Place Beauvau, avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. "Nous lui avons dit que sur la laïcité il allait pouvoir compter sur nous, qu'il y aurait des aspects de la loi avec lesquels nous serions d'accord", rapporte Quatennens. Même Mélenchon, qui s'indignait il y a un mois que dans cette loi, "ce qui est visé, c'est l'islam", se montre aujourd'hui plus compréhensif.

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Mélenchon n'est pas sorti de l'ambiguïté

Dans la majorité, on constate que Mélenchon se trouve aujourd'hui coincé : "Soit il flatte son électorat enseignant, soit il flatte son électorat composé en partie de jeunes musulmans des quartiers populaires", diagnostique un député. Quatennens réfute : "Jamais aucun de nos élus n'a mis un orteil dans une mosquée, jamais nous ne nous sommes vautrés dans le clientélisme!" Attaché à la laïcité, Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche (PRG), nuance : il trouvait le "Mélenchon de 2017 impeccable sur la laïcité", mais considère qu'aujourd'hui le leader de LFI "a perdu sa boussole".

Et Lacroix d'ajouter : "Par ailleurs, Mélenchon a tenu des propos maladroits en pointant du doigt la “communauté tchétchène” sans doute pour éviter de nommer le vrai problème, à savoir l'islam politique". Dimanche, Mélenchon avait estimé qu'il y avait "un problème avec la communauté tchétchène en France". Depuis, il a fait part de ses "regrets". Pour le reste, il est loin d'être sorti de l'ambiguïté.

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