VIDEOS. Ukraine : Kiev lance une «opération antiterroriste» dans l'est du pays

 

VIDEOS. Ukraine : Kiev lance une «opération antiterroriste» dans l'est du pays

    La tension continue de monter d'un cran en Ukraine. Une «opération antiterroriste a débuté à Slaviansk», ville de l'Est de l'Ukraine où des hommes armés pro-russes ont pris samedi des bâtiments de la police et des services de sécurité, a annoncé dimanche matin le ministre de l'Intérieur ukrainien Arsen Avakov. Dans le même temps, Washington a lancé un avertissement à Moscou après ces évènements considérés comme une «agression» de la Russie.

    «Des unités de toutes les forces du pays participent. Que Dieu soit avec nous», écrit le ministre de l'Intérieur ukrainien Arsen Avakov sur sa page Facebook. Arsen Avakov n'a donné aucune autre précision dans ce message de deux lignes. Des messages sur différents réseaux sociaux faisaient état dimanche matin de tirs dans la ville, qui compte quelque 100.000 habitants, sans qu'il soit immédiatement possible de confirmer. Samedi soir, le ministre avait dénoncé une «agression» russe, après une série d'attaques toute la journée contre des bâtiments des forces de sécurité dans l'Est russophone de l'Ukraine, frontalier de la Russie.

    Ces attaques, menées par des hommes en uniformes non marqués, armés et visiblement bien organisés, ont fait penser au scénario qui s'était déroulé en mars en Crimée, et fait craindre que la Russie, qui a massé jusqu'à 40.000 hommes à la frontière, ne se saisisse du prétexte des troubles pour intervenir sur le territoire de son voisin.

    Tôt samedi matin, des hommes armés étaient repassés à l'offensive dans l'Est, prenant quasiment le contrôle de la localité de Slaviansk, à égale distance des trois principales villes de la région, Kharkiv, Donetsk et Lougansk, qui ont toutes connu des mouvements pro-russes. Ces nouveaux assauts surviennent six jours après une première série d'attaques à l'issue desquelles les séparatistes avaient proclamé une «république souveraine», tout en ne contrôlant que deux bâtiments publics à Donetsk et Lougansk.

    VIDEO. Nouvelles actions armées de pro-russes dans l'Est

    Les assaillants de Slaviansk, en treillis sans insigne, casqués et masqués, ont hissé samedi le drapeau russe. Des centaines de sympathisants se sont rassemblés à proximité, scandant «Russie ! Russie !». Les pro-Russes réclament le rattachement à la Russie, ou au minimum un référendum sur davantage d'autonomie régionale. A Donetsk, environ 200 manifestants pro-russes avaient envahi le siège de la police dans l'après-midi. Ils n'ont rencontré aucune résistance et des membres des forces antiémeute sur place ont apparemment changé de camp, arborant des insignes pro-russes.

    Washington menace Moscou après ces nouvelle attaques pro-russes

    A Washington, le secrétaire d'Ã?tat américain John Kerry a averti par téléphone son homologue russe Sergueï Lavrov que Moscou devra faire face à des «conséquences supplémentaires» si la tension ne retombe pas avec l'Ukraine voisine et si les troupes russes ne se retirent pas de la frontière.

    Cet avertissement intervient au lendemain de l'annonce par Washington de sanctions contre six responsables de Crimée -dont le vice-premier ministre qui a facilité l'organisation du référendum en Crimée- et un groupe gazier, soupçonnés de menacer «la paix et la stabilité en Ukraine». Selon un haut responsable du département d'Etat américain, John Kerry a exprimé à M. Lavrov «sa profonde inquiétude» devant le fait que les attaques menées en début de journée par des militants armés ont été «orchestrées et synchronisées, de la même manière que les précédentes attaques dans l'est de l'Ukraine et en Crimée».

    De son côté, la Maison blanche a dénoncé ces «campagnes organisées d'incitation (à la déstabilisation) et au sabotage». Elle a également annoncé que le vice-président américain Joe Biden se rendrait à Kiev le 22 avril pour non seulement réitérer le soutien de Washington aux autorités de Kiev, mais aussi pour tenter d'améliorer la sécurité énergétique de ce pays. Se déclarant «très inquiet» face aux «risques croissants d'affrontements violents», le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a de son côté appelé tous les protagonistes de la crise en Ukraine à «faire preuve du maximum de retenue» et à dialoguer pour faire baisser la tension.

    Interrogé dimanche sur Europe1, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen a affirmé dimanche que «la France était favorable à de nouvelles sanctions en cas d'escalade» militaire en Ukraine.

    Ce regain de tensions intervient à un moment où des pourparlers Russie/Ukraine/Etats-Unis/Union européenne sont annoncés pour jeudi prochain à Genève et où le président russe Vladimir Poutine a averti que la crise pourrait mettre en danger les approvisionnements en gaz de l'Europe.

    Carte. Les heurts en Ukraine

    html

    VIDEO. Les pro-russes prennent le siège de la police à Donetsk

    VIDEO. Le Premier ministre ukrainien en visite vendredi dans l'Est russophone