Raison de plus de bien respecter les gestes barrières ? Tousser dans son coude, porter un masque, se laver les mains plusieurs fois par jour… Autant d’actes simples et recommandés par les autorités sanitaires pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Et qui semblent avoir été plutôt bien adoptés par les Français. Grâce à l’application des gestes barrières, d’autres maladies comme la bronchite, la bronchiolite et la gastro-entérite aïgue se propagent moins sur le territoire en cette saison par rapport aux années précédentes à la même période. C’est en tout cas le constat qu’on peut dresser à partir des données actualisées des passages aux urgences et des recours à SOS médecins pour ces motifs, consultables sur la plateforme Géodes, pilotée par Santé publique France.

Pendant la semaine du 12 au 18 octobre par exemple, sur 10.000 passages aux urgences, seuls 29 étaient liés à une bronchite aigüe, 64,3 à une gastro-entérite et 409,5 à une bronchiolite. Ces taux sont très inférieurs à ceux relevés les années précédentes à la même période. En 2019, le taux de passages aux urgences pour une bronchite aigüe était presque deux fois plus élevé : 57/10.000. La bronchiolite (597,9/10.000 passages) et la gastro (132,4/10.000) semblaient aussi circuler plus activement dans l’Hexagone l’an dernier.

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Même constat si l’on observe les taux d’actes médicaux prodigués par SOS médecins. La semaine du 12 au 18 octobre, 301/10.000 étaient liés à une bronchite aigüe, 390,1/10.000 à une gastro-entérite, et 339,1/10.000 à une bronchiolite. En 2019 à la même période, sur 10.000 actes médicaux de SOS médecins, 737,5 étaient liés à une gastro-entérite et 555 à une bronchite aigüe. Si le taux d’actes médicaux pour une bronchiolite a moins sensiblement baissé cette année en comparaison à 2019 (384,9/10.000), il demeure bien inférieur à ceux relevés les années précédentes : 508,8/10.000 en 2018, 514,1/10.000 en 2017 ou encore 447,1.10.000 en 2016.

Depuis 2010, les passages aux urgences et recours à SOS médecins n’ont jamais été aussi bas

Surtout, les taux de passages aux urgences et des actes médicaux de SOS médecins pour ces maladies n’ont jamais été aussi bas depuis 2010. La plateforme Géodes permet en effet de consulter l’évolution des épidémies de bronchite, gastro-entérite et bronchiolite aiguës de manière hebdomadaire entre la première semaine de l’année 2010 à aujourd’hui. On constate ainsi que les taux de passages aux urgences pour une gastro-entérite aigüe s’élevaient à 130 pour 10.000 environ entre 2010 et 2019 à la même période. Le taux le plus bas relevé avant cette année remonte à 2017 avec 111,2 passages aux urgences pour une gastro. Même chose pour le taux d’actes médicaux prodigués par SOS médecins pour des gastro-entérites. Entre 2010 et 2019, celui-ci se situait aux alentours de 600 ou 700 pour 10.000 selon les années, avec un pic à 1.152,5 pour 10.000 en 2016, toujours à la même période qu’aujourd’hui.

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Passages aux urgences et recours à SOS médecins pour une gastro-entérite pour 10.000

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Passages aux urgences et recours à SOS médecins pour une bronchiolite pour 10.000

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Passages aux urgences et recours à SOS médecins pour une bronchite pour 10.000

Contacté par Capital, Xavier Lescure, médecin infectiologue à l’hôpital Bichat affirme qu’une telle réduction de la propagation de ces maladies “est clairement liée aux mesures barrières”. Avec la pandémie de Covid-19, le gouvernement appelle sans cesse la population au respect des gestes barrières. Et ce, par des simples recommandations télévisées, mais aussi par des obligations instaurées par décret, comme le port du masque dans l’espace public, en plus des lieux clos.

Y-aura-t-il moins de cas de grippe cet hiver ?

Et quid de la grippe ? Si l’épidémie ne prend de l’ampleur habituellement qu’à partir du mois de décembre chaque année, on constate tout de même une chute des recours à SOS médecins la semaine du 12 au 18 octobre par rapport à l’année dernière. Sur 10.000 actes médicaux prodigués par SOS médecins, seuls 57,4 étaient liés à la grippe. C’est bien inférieur aux taux relevés les années précédentes : 87,6/10.000 en 2019, 83,9/10.000 en 2018, ou encore 81,7/10.000 en 2017 à la même période. Si Xavier Lescure espère bien une chute de l’épidémie de grippe cette année grâce aux gestes barrières, il considère que ces chiffres ne doivent en aucun cas “dissuader les gens de se vacciner”.