Une splendeur inouïe : épisode • 4/4 du podcast Matisse, artiste démiurge

Henri Matisse, La Danse (1910). Huile sur toile, 260 x 391 cm. Musée de l'Ermitage, St-Petersbourg. ©Getty - Alain Benainous . Gamma-Rapho
Henri Matisse, La Danse (1910). Huile sur toile, 260 x 391 cm. Musée de l'Ermitage, St-Petersbourg. ©Getty - Alain Benainous . Gamma-Rapho
Henri Matisse, La Danse (1910). Huile sur toile, 260 x 391 cm. Musée de l'Ermitage, St-Petersbourg. ©Getty - Alain Benainous . Gamma-Rapho
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Indissolublement, Henri Matisse est associé au Sud de la France, et à la ville de Nice en particulier. Un pays de coeur pour le peintre, à défaut d'être un pays natal, qui restera lié à sa quête éperdue de splendeur.

Avec
  • Olivier Barbarant Poète et critique littéraire, Inspecteur général de Lettres
  • Xavier Girard Essayiste, critique et historien d'art contemporain, auteur de l'ouvrage 'Les années Fitzgerald' (Assouline).

Pour cette dernière émission consacrée à Matisse, nous somme en compagnie de Xavier Girard, critique d'art, enseignant, écrivain et plasticien, ancien conservateur au musée Matisse de Nice. Il est l'auteur notamment de Matisse, une splendeur inouïe réédité par les éditions Gallimard en 2020.

Il y a chez Matisse quelque chose d’une hyperesthésie [hypersensibilité] chromatique. (Xavier Girard)

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Cette émission nous entraîne au coeur des conceptions esthétiques de Matisse, notamment grâce aux commentaires éclairés de Xavier Girard sur les propos du peintre. Ce dernier s'est en effet beaucoup exprimé sur sa vision théorique de la peinture, au point de rendre parfois difficile une approche synthétique de sa pensée d'artiste. C'est pourtant cet effort de synthèse que nous entreprenons avec l'aide de notre invité, en conservant cependant leur autonomie et leur singularité aux différents moments de la carrière d'Henri Matisse. 

A l'instar des « périodes » de Picasso, on peut distinguer chez Matisse une époque parisienne au tournant du XXème siècle, marquée par une approche avant-gardiste de la figuration, une époque niçoise où l'artiste laisse libre cours à l'expérimentation plastique, avec la sculpture et les découpages, et une période où la création esthétique se double d'une introspection religieuse avec l'édification de la chapelle de Vence.

Il suffit d’entrer dans la Chapelle de Vence pour être frappé par la magie […]. La Chapelle de Vence est une grandeur merveilleuse. Pourquoi ? Parce qu’elle est toute petite, et qu’elle suggère une impression, je dirais, de grand bonheur lumineux. (Xavier Girard)

C’est une sorte de livre ouvert que la Chapelle qui, comme [Matisse] le dit, "se rattrape sur les épaisseurs" […]. Se rattraper sur les épaisseurs c’est aussi se rattraper sur les équivalences et les contrastes, le dessin et la couleur, la lumière, la lumière-couleur et quelque chose qui est de l’ordre de l’évanescence, le dessin, d’un seul jet, d’un seul geste… (Xavier Girard)

Outre ces périodes, qui délimitent des ruptures, Matisse se définit aussi par certaines constantes : son attention extrême et quasi synesthésique à la couleur, la dimension artisanale de la création mise en abyme dans les peintures représentant l'atelier du peintre, ou encore la fascination pour les intérieurs, lieux de méditation sur la notion d'espace.

Le dessin, c’est une manière d’entrer en communion avec l’espace dans lequel le peintre se trouve. Or cet espace chez Matisse il n’est pas seulement physique, il est aussi mémoriel, émotionnel, sensitif, et lié à une extrême concentration, dans un duo amoureux, en quelque sorte, avec le monde. (Xavier Girard)

Notre émission aborde aussi quelques pratiques surprenantes de Matisse, comme sa pratique du dessin à l'aveugle, ou encore du dessin instantané.

Vous retrouverez à mi-parcours de cette émission notre traditionnelle chronique, aujourd'hui animée par Olivier Barbarant, poète, critique, essayiste et inspecteur général de l'Éducation nationale. Il nous parle des poètes de Matisse, ceux qui ont écrit et dialogué avec lui, des contemporains, comme Mallarmé ou Apollinaire, aux anciens qui faisaient les délices de l'artiste, comme Ronsard ou Charles d'Orléans.

MUSIQUE GÉNÉRIQUE (début) : Panama, de The Avener (Capitol)

MUSIQUE GÉNÉRIQUE (fin) : Nuit noire, de Chloé (Lumière noire)

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