La face sombre de Sean Connery: l’acteur comprenait qu’on gifle une femme

L’acteur a assumé pendant 28 ans des propos choquants sur les violences faites aux femmes.

G.L.
La face sombre de Sean Connery: l’acteur comprenait qu’on gifle une femme
Sean Connery a longtemps déclaré comprendre la gifle que l’on donne à une femme, avant de tenter de revenir sur ses propos en 2006 seulement. ©Photo News

L'incroyable carrière de Sean Connery ne doit pas occulter la part d'ombre de l'acteur écossais décédé le 31 octobre 2020aux Bahamas. En trois actes, en 1965, en 1987 et en 1993, l'ancien 007 a tenu des propos scandaleux et rétrogrades sur les violences faites aux femmes. À 28 années d'intervalle, il a carrément persisté et signé. Explications.

Premier acte en 1965. Dans une interview pour le magazine Playboy, l'acteur estime que les femmes méritent de temps à autre une bonne gifle. «Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose de particulièrement mal à frapper une femme, même si je ne recommande pas de le faire comme si vous frappiez un homme. Une gifle du plat de la main est justifiée si toutes les autres alternatives échouent.»

 En 1965, Sean Connery triomphe dans Opération Tonnerre lorsque Playboy publie cette interview choquante.
En 1965, Sean Connery triomphe dans Opération Tonnerre lorsque Playboy publie cette interview choquante. ©Photo News

Deuxième acte en 1987. Dans une interview télévisée avec la journaliste américaine Barbara Walters, Sean Connery confirme ses propos de 1965. «Je n'ai pas changé d'avis, pas du tout. Je ne pense pas que ce soit bien, je ne pense pas que ça soit si mal. Je pense que ça dépend entièrement des circonstances et si c'est mérité.»

À la question «qu'est-ce qui mériterait de frapper», Sean Connery enfonce le clou de sa misogynie dénoncée au fil de sa carrière.

Pour l'interprète de James Bond, il est concevable à l'époque de frapper une femme «Si vous avez tout essayé et, les femmes sont assez douées pour ça, qu'elles n'arrivent pas à en rester là. Si elles veulent avoir le dernier mot, que vous leur donnez, mais qu'elles n'en sont toujours pas satisfaites. Si elles veulent encore tout répéter et aller dans une situation vraiment provocante, alors je pense que c'est absolument justifié.»

+ Ci-dessous, la vidéo de l’interview télévisée:

Troisième acte en 1993, dans les colonnes du magazine Vanity Fair. En tentant de décrédibiliser l'interview télévisée de 1987, Sean Connery finit par en rajouter une couche.

«Ils ont enregistré deux heures et n’ont montré que 20 minutes. Barbara Walters essayait de me faire dire que c’était OK de frapper les femmes. Mais c’est que j’essayais de dire, c’est que gifler une femme n’est pas la chose la plus cruelle que vous puissiez lui faire. J’explique ça dans mon livre, c’est beaucoup plus cruel de blesser psychologiquement une personne, de la mettre dans une telle détresse qu’elle en vient à se haïr elle-même. Parfois, il y a des femmes qui veulent qui veulent aller jusqu’au bout. C’est ce qu’elles recherchent, la confrontation ultime. Elles veulent une claque.»

Poussé dans ses retranchements en 2006, l'acteur finira par faire machine arrière en 2006: «Je ne crois pas que maltraiter une femme, quel que soit le niveau, ne puisse se justifier, peu importent les circonstances.»

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