Coronavirus. Un épidémiologiste appelle les Français à porter le masque chez eux

Comme le chef du service des maladies infectieuses du CHU de Rennes mardi, le professeur Gilles Pialoux estime qu’il faut porter le masque dans la sphère familiale. Sur LCI , ce jeudi 5 novembre, il explique qu’il a « commencé à essayer de mettre le masque dans l’univers familial. Je sais qu’il y a des gens qui disent que c’est n’importe quoi. C’est compliqué, c’est contraignant, il faut s’organiser mais on est dans une situation où il faut être innovant ».

Pour le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon à Paris, il faut augmenter le niveau de protection de chacun. Ce qui passe par le respect de l’ensemble des mesures barrières (aérations, lavages de main, distanciation sociale…) mais aussi par le port du masque chez soi en famille si les membres qui la composent continuent d’aller au travail, au collège, lycée, dans les transports en commun…

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« Le taux de contamination à l’intérieur des familles est de 53 % »

Pour justifier cette mesure, le professeur Pialoux se base sur les nouvelles données publiées le 30 octobre dans le bulletin épidémiologique du centre de contrôle des maladies infectieuses d’Atlanta. D’après deux expériences effectuées dans le Wisconsin et le Tennessee, aux États-Unis, « le taux de contamination à l’intérieur des familles est de 53 %, y compris chez les moins de 12 ans », explique l’épidémiologiste qui détaille « il y a une contamination à l’intérieur de la cellule familiale et les Français n’ont pas pris conscience de ça ».

Pour le chef de service, en plus du port du masque à domicile, « il faut resserrer les boulons » du confinementqui est selon lui, « pas appliqué par les Français ». Il faudrait également fermer les lycées où les mesures sanitaires ne sont pas assez conséquentes. Le syndicat majoritaire dans le secondaire, le Snes-FSU, appelle d’ailleurs à une « grève sanitaire » mardi 10 novembre. Dans plusieurs lycées de l’Ouest, des lycéens ont bloqué leurs lycées pour réclamer davantage de mesures sanitaires.

Le directeur de la branche européenne de l’Organisation mondiale de la Santé, Hans Kluge, a indiqué pour sa part que les écoles doivent rester ouvertes « jusqu’au bout » et n’être fermées qu’en dernier ressort.