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Six travailleurs humanitaires tués en une semaine, l’ONU dénonce des atrocités intolérables

Des travailleurs humanitaires arrivent dans le camp d'Atma, dans la région d'Idlib, en Syrie (photo d'archives).
Photo PAM/Fadi Halabi
Des travailleurs humanitaires arrivent dans le camp d'Atma, dans la région d'Idlib, en Syrie (photo d'archives).

Six travailleurs humanitaires tués en une semaine, l’ONU dénonce des atrocités intolérables

Aide humanitaire

Six travailleurs humanitaires ont été tués en une semaine dans des « attaques violentes ciblées » en Somalie, au Soudan du Sud et en Syrie, a indiqué le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), qui dénonce une situation intolérable.

Mardi 27 octobre, deux travailleurs humanitaires somaliens ont été tués à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, par des présumés terroristes Al-Shabab. 

Ils oeuvraient à une campagne de vaccination des enfants contre la polio organisée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le ministère somalien de la santé.

Au Soudan du Sud, deux travailleurs humanitaires sud-soudanais ont été tués dans deux attaques distinctes commises dans l’Etat de Jonglei situé dans l’est du pays. 

Jeudi 29 octobre, une équipe de l’ONG Plan International a été prise pour cible près de la ville de Pibor. L’équipe venait de fournir une aide nutritionnelle à des enfants et à de jeunes mères affectés par les violences et les inondations. Un travailleur humanitaire a été tué dans l’attaque. 

Le lendemain, un autre travailleur humanitaire de l’ONG sud-soudanaise Nile Hope qui apportait également une aide alimentaire à des civils a été tué par des jeunes armés dans le comté de Canal/Pigi.

En Syrie, mercredi 4 novembre, deux travailleurs humanitaires syriens partenaires de l’UNICEF ont été tués dans le gouvernorat d’Idlib, dans le nord-ouest du pays. Ils se rendaient vers un espace de protection des enfants soutenu par l’agence onusienne lorsqu’ils ont été touchés par des bombardements.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock, a dénoncé une situation qui « ne peut être tolérée ».

« Les attaques dirigées contre les travailleurs humanitaires sont une violation de du droit humanitaire et un acte obscène contre des personnes qui travaillent dur, souvent dans des circonstances difficiles, pour aider les personnes vulnérables », a déclaré M. Lowcock dans un communiqué publié jeudi.

Les humanitaires tués étaient tous issus des communautés locales

Les six travailleurs humanitaires tués en Somalie, au Soudan du Sud et en Syrie partageaient un point commun. Ils étaient tous des employés locaux d’organisations humanitaires.

« De nombreux travailleurs humanitaires sont issus des communautés qu'ils servent. Dans certains cas, ils ont déjà souffert des effets des conflits, du changement climatique et des catastrophes naturelles, tout comme les gens qu'ils aident », a expliqué M. Lowcock qui est également Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies. « Pourtant, les travailleurs humanitaires sont de plus en plus dans la ligne de mire ».

Selon la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires gérée par l’organisme de recherche indépendant Humanitarian Outcomes, les attaques majeures contre le personnel humanitaire en 2019 ont dépassé toutes les années précédentes enregistrées. Au moins 483 humanitaires ont été attaqués et 125 d’entre eux ont été tués.

« Ceux qui commettent ces atrocités doivent être tenus responsables », a souligné M. Lowcock. « Les gouvernements doivent enquêter sur ces meurtres et poursuivre les suspects le cas échéant. Le droit international humanitaire doit être respecté », a-t-il insisté.