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Coronavirus: le gouvernement veut miser sur la médecine de ville pour la deuxième vague

Des recommandations vont être adressées aux médecins de ville pour la prise en charge des patients du coronavirus.

Des recommandations vont être adressées aux médecins de ville pour la prise en charge des patients du coronavirus. - Alex Proimos - Flickr - CC

Le gouvernement souhaite une meilleure coordination entre hôpitaux et médecins de ville, notamment pour soulager les services de réanimation.

Soulager les hôpitaux et notamment les services de réanimation en misant sur la médecine de ville. C'est l'une des mesures que souhaite accompagner le gouvernement pour faire face à la deuxième vague de l'épidémie de coronavirus et éviter que la situation continue de se dégrader dans les hôpitaux. Les autorités misent sur une meilleure coordination entre hôpitaux et médecins de ville.

"Des recommandations vont être finalisées dans les prochains jours et distribuées à la médecine de ville pour la prise en charge, le traitement, ou quand transférer un patient", a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'un point-presse jeudi soir, confirmant que la médecine de ville aura "un rôle plus important que lors de la première vague".

Un référent pourrait être instauré dans chaque établissement hospitalier pour faire le lien avec les praticiens en cabinet qui pourraient suivre des patients atteints de formes graves du coronavirus mais maintenus à leur domicile.

"On peut parfois s'affranchir d'une hospitalisation, avec une anticoagulation lorsqu'elle est définie, avec de l'oxygène qui avant conditionnait une hospitalisation certaine", estimait jeudi Edouard Devaud, praticien hospitalier. Et d'ajouter: "Sur un séjour hospitalier, pour le rendre le plus court possible et le moins traumatisant possible, permettre à nos collègues de la ville, en parfaite coordination avec les acteurs de l'hôpital, d'assurer la fin de la prise en charge du Covid-19 depuis le domicile (du patient, NDLR)."

Les médecins de ville inquiets

Jeudi, 58.046 nouveaux cas ont été recensés en 24 heures. Sur les 7 derniers jours, 19.248 malades ont dû être hospitalisés et 4421 patients étaient admis en service de réanimation. Face à cette seconde vague "brutale" et "violente", selon les mots du directeur général de la santé Jérôme Salomon, la situation dans les hôpitaux est de plus en plus tendue. Des opérations, non urgentes ou sans perte de chances pour les patients, ont dû être déprogrammées pour pouvoir accueillir ces patients atteints du coronavirus.

Pour les médecins de ville, ces formes d'hospitalisation et de prise en charge de la maladie à domicile présente des risques. "Ca m'inquiète un peu car la particularité de cette maladie c'est que vous avez une hypoxie heureuse, c'est-à-dire que les patients désaturent, leur taux d'oxygène baisse sans même qu'ils s'en rendent compte (car ne présentant pas de signes de détresse respiratoire, NDLR) et ça c'est assez dangereux, note Jérôme Marty, médecin et président de l'Union française pour une médecine libre. Surtout vous avez une bascule vers une décompensation qui peut se produire en quelques minutes."

Jeudi, Olivier Véran a rappelé que "sur 100 personnes positives, 90 n'ont pas de symptômes ou une forme légère avec des symptômes gênants mais qui permettent de rester chez soi".

Reste alors 8% des malades avec "des symptômes plus forts et plus sévères et recours à un passage à l'hôpital avec oxygène et médicaments" et 2 % présentant "une forme particulièrement grave" de la maladie.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV