Les bijoux et écharpes soyeuses et colorées qui ornent habituellement la vitrine de Transit Création, située rue Victor-Hugo, au Havre (Seine-Maritime), ont disparu sous un voile noir. Depuis sa fermeture imposée par le nouveau confinement, le magasin s’est drapé de la couleur du deuil, symbole de « la chronique de la mort annoncée d’une boutique non-essentielle ».
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Une « profonde injustice »
Par ce geste, les commerçants expriment leur « sentiment de profonde injustice face aux contraintes qui nous sont imposées ». Abattus par une deuxième fermeture cette année, « au pire moment de la dynamique de la boutique », l’incompréhension les saisit.
Où sont les chiffres qui justifient la fermeture de nos petites structures alors que les grosses enseignes type hypermarchés, bourrées de monde sans distanciation ni précautions strictes, peuvent continuer à ouvrir ?
« Depuis des mois, nous appliquons à la lettre toutes les précautions sanitaires requises par les autorités pour notre santé à tous, insistent-ils encore. Depuis mai, nous nous sommes adaptés, en toute responsabilité, au protocole sanitaire : gel, masque, désinfection, flux de clients, distanciation et j’en passe. »
Un métier de proximité menacé
Passer au e-commerce pour surmonter la crise ? Compliqué pour cette petite boutique de « mettre en ligne efficacement et rapidement des centaines de bijoux et d’étoles ». Surtout, « même les commerçants qui possèdent un service en ligne s’accordent à dire que ça ne couvre même par les charges minimum (loyer, salaire, taxes, charges, factures…) ».
Revendiquant leur métier de proximité dans lequel « le lien, l’échange et le conseil » sont essentiels, le petit commerce exprime par ce geste symbolique à la fois sa « colère » et sa « tristesse ».