Nous n’en pouvons plus d’entendre parler d’assassinats commis aux cris d’Allah Akbar!
Mohammad Sammak
coprésident du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien

C’est en ces termes que Mohammad Sammak a commenté pour L’Orient-Le Jour la déclaration dont il est l’un des inspirateurs et que le quotidien beyrouthin publie.

“Dans une déclaration commune rare, qui mérite attention, le mufti de la république libanaise, cheikh Abdel Latif Deriane, le chef du Conseil supérieur islamique chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, et le cheikh Akl de la communauté druze, Naïm Hassan, ont condamné hier les attentats de Paris, Nice et Vienne.”

Les allégations de ces criminels, selon lesquels ils commettent leurs massacres au nom de la religion, font d’eux des ennemis de la religion qu’ils prétendent défendre. […] Attaquer un être humain équivaut à attaquer toute l’humanité”, ont proclamé les dignitaires religieux.

“Cette déclaration semble à contre-courant, puisqu’elle condamne les assassinats au nom de la religion, quand la majorité du monde musulman s’est élevée pour condamner la France et l’offense faite à l’islam”, relève L’Orient-Le Jour.

Mais Mohammad Sammak répond : “Nous n’en pouvons plus d’entendre parler d’assassinats commis au nom de Dieu aux cris d’‘Allah Akbar’ ! Il était de notre devoir, et même de notre devoir religieux, de dénoncer ces crimes intolérables ! Toutes les fois que le vivre-ensemble faiblit quelque part dans le monde, c’est au Liban qu’il faiblit. Et toutes les fois que le vivre-ensemble et l’acceptation de nos différences se renforcent, c’est le Liban qui triomphe. Il fallait que la voix du Liban s’élève pour les défendre.”

Et de conclure : “Il fallait élever la voix aussi, par solidarité avec le président français Emmanuel Macron, qui n’a pas hésité à venir au Liban et à se tenir à nos côtés dans notre épreuve, après l’explosion du 4 août. C’était la moindre des choses.”