Marseille : course-poursuite avec un commando lourdement armé, cinq gardes à vue

Des individus n’ont pas hésité à tirer à la kalachnikov sur un équipage de police secours. Ils ont été interpellé par la BRI, avec l’appui du Raid.

 Illustration. Le commando a été interpellé par la BRI, avec l’appui du Raid.
Illustration. Le commando a été interpellé par la BRI, avec l’appui du Raid. LP/Olivier Lejeune

    Ils ont sans doute été dérangés par une patrouille de police secours, sur laquelle ils ont ouvert le feu mardi matin, dans une tentative de règlement de comptes ou d'intimidation, mais leur cavale n'aura finalement duré que quelques heures. Ces cinq voyous cagoulés et surarmés étaient en effet déjà discrètement suivis par des policiers de la PJ qui enquêtaient sur les ramifications du trafic de drogue à Marseille (Bouches-du-Rhône). L'équipe dans son entier a été interpellée lors d'une intervention du RAID et de la BRI dès l'après-midi dans leur planque de Gignac-la-Nerthe, à quelques kilomètres de Marseille.

    Dans la matinée, le véhicule de police secours avait été attiré dans la cité Bassens, dans le XIVe arrondissement de Marseille, par des détonations. Pensant à des pétards, les policiers tombaient sur une fusillade qui a fait un blessé, selon La Provence, un jeune homme de 18 ans touché à l'épaule, et nez à nez avec les cinq tireurs qui les braquaient avant de prendre la fuite dans une Peugeot 3008. Lors de la course-poursuite, les fuyards cagoulés et gantés tiraient plusieurs fois à la kalachnikov vers le véhicule de police sans l'atteindre, avant de changer de véhicule, une Renault Megane d'après BFTMV, et de disparaître dans la circulation de l'autoroute A7 toute proche.

    Ce que les policiers ignoraient, c'est que leurs collègues de la police judiciaire filaient déjà cette équipe, y compris pendant leur fuite mardi. Une traque qui les a conduit à la villa qui servait de base arrière au gang.

    Des attaques contre les forces de l'ordre «de plus en plus fréquentes»

    La localisation de la fusillade dans la cité Bassens, connue pour être un fructueux plan stup, laisse peu de doute aux enquêteurs de la PJ sur le mobile des cinq hommes qui sont entendus en garde-à-vue depuis mardi.

    « Le trafic de stup dans ces quartiers génère de telles sommes qu'il attire des convoitises. Les têtes de réseaux envoient des équipes éliminer ou intimider des concurrents. S'ils se retrouvent face à des policiers, ils n'hésitent pas à les braquer ou à tirer sur des collègues, dénonce Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat Alliance des Bouches-du-Rhône. C'est de plus en plus fréquent malheureusement. Il y a huit jours, c'était un équipage de la BAC qui était braqué dans une autre cité ».

    L'enquête devra déterminer s'il s'agit de la même équipe, ce que soupçonnent de nombreux policiers.