Jacinda Ardern : la révélation néo-zélandaise : épisode • 4/4 du podcast Gouverner au temps du Covid

27 avril 2020, Wellington, Nouvelle-Zélande - Jacinda Ardern donne une conférence de presse au sujet de la crise du Covid-19 où elle annonce la sortie progressive d'un premier confinement ©AFP - MARK MITCHELL / POOL
27 avril 2020, Wellington, Nouvelle-Zélande - Jacinda Ardern donne une conférence de presse au sujet de la crise du Covid-19 où elle annonce la sortie progressive d'un premier confinement ©AFP - MARK MITCHELL / POOL
27 avril 2020, Wellington, Nouvelle-Zélande - Jacinda Ardern donne une conférence de presse au sujet de la crise du Covid-19 où elle annonce la sortie progressive d'un premier confinement ©AFP - MARK MITCHELL / POOL
Publicité

Face au coronavirus, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a frappé vite et fort, mettant à profit le caractère insulaire de son pays pour prévenir plutôt que guérir. Des choix qui lui ont permis d’assurer sa légitimité politique et, au passage, d'écraser la concurrence.

Avec
  • Charlotte Epstein Professeure associée en sciences politiques et relations internationales à l’Université de Sydney, chercheuse invitée au CERI - Sciences Po Paris
  • David Camroux Chercheur honoraire au CERI (Centre d’Etudes Internationales) de Sciences-Po, professeur invité à l’Université nationale du Vietnam de Hanoï
  • Adrien Rodd Maître de conférences en civilisations britannique et du Commonwealth à l'Université de Versailles-Saint Quentin

Instauration d’une quarantaine pour toute personne entrant en Nouvelle-Zélande alors qu’à peine six cas de coronavirus étaient recensés, fermeture des frontières une fois la barre des 20 malades franchie, et décret d’un confinement strict après l’annonce de premières contaminations locales… 

Face au coronavirus, la Première ministre Jacinda Ardern a frappé vite et fort, mettant à profit le caractère insulaire de son pays pour prévenir plutôt que guérir. Des choix efficaces, puisque la Nouvelle-Zélande ne comptait plus aucun cas de Covid-19 le 8 juin. Lorsqu’un début de deuxième vague s’est déclaré en juillet, de nouvelles mesures de confinement ont été prises, et le virus a rapidement été de nouveau éradiqué. 

Publicité

Aujourd’hui, alors que de nombreux pays sont encore violemment confrontés à la pandémie, la Nouvelle-Zélande déplore seulement 25 morts pour 5 millions d’habitants, et la première ministre Jacinda Ardern vient d’être réélue avec des scores historiques. Pour la première fois depuis la réforme du système électorale de 1996, un parti a remporté la majorité absolue au Parlement, permettant aux travaillistes de former un gouvernement sans coalition. 

Comment Jacinda Ardern est-elle parvenue à faire accepter sans ciller des mesures de confinement drastiques en mars, alors que le virus circulait à peine ? Comment a-t-elle fait de sa jeunesse et du fait de devenir mère pendant son mandat des atouts politiques ? Qu’attendre du nouveau gouvernement Ardern, débarrassé des populistes avec qui elle avait dû former une coalition en 2017 ?

Une discussion en compagnie de David Camroux, Chercheur honoraire au CERI (Centre d’Etudes Internationales) de Sciences-Po, et d'Adrien Rodd, maître de conférences en civilisations britannique et du Commonwealth à l'Université de Versailles-Saint Quentin.

C'est dans le pacifique Sud, de manière générale, que le Covid-19 a le moins frappé. Cela dit, ce n'était pas une décision si aisée de ça pour la Nouvelle-Zélande, pays d'habitude très ouvert au commerce international et aux migrations à grande échelle. Adrien Rodd

Sur le plan politique, autant cette crise a servi le parti Travailliste de Jacinda Ardern, autant cela a été un très grand problème pour le parti National, conservateur, qui n'a pas su répondre à cette crise - dans la mesure où critiquer le gouvernement a été très mal perçu. Adrien Rodd

Il y a un grand décalage entre l'image, véhiculée par les médias, de "green New Zealand", et la réalité. La Nouvelle-Zélande est, par exemple, le premier exportateur de produits laitiers de la région : c'est une réalité structurelle qui se met en travers du défi écologique. David Camroux

Les attentats de Christchurch ont signifié la fin de l'innocence pour la Nouvelle-Zélande. Mais le pays était mieux armé que d'autres pour y faire face : le modèle multiculturel et le vivre-ensemble, notamment avec les Maoris, était de toute manière une priorité du gouvernement. David Camroux

Les Enjeux internationaux
10 min

Seconde partie - le focus du jour 

L’Australie face au coronavirus : une victoire payée au prix fort

Avec Charlotte Epstein, professeure associée en sciences politiques et relations internationales à l’Université de Sydney, chercheuse invitée au CERI - Sciences Po Paris.

9 novembre 2020, Canberra, Australie - Scott Morrison, Premier Ministre australien, s'adresse au parlement australien dans le cadre de questions au gouvernement.
9 novembre 2020, Canberra, Australie - Scott Morrison, Premier Ministre australien, s'adresse au parlement australien dans le cadre de questions au gouvernement.
© Maxppp - MICK TSIKAS/EPA/Newscom

Références sonores

  • Début juin dernier, la Première ministre néo-zélandaise levait les restrictions sanitaires après avoir constaté la disparition de ca liés au COVID-19 (The Guardian, 08 juin 2020)
  • En mars 2019, Jacinda Ardern rendait hommage aux victimes de la tuerie de Christchurch (Huffington post, 29 mars 2019)
  • Scott Morrison au Parlement australien évoque l’Etat du Victoria et sa résilience face au Covid-19 (Sky News Australia, 26 octobre 2020)

Références musicales

  • « Plus in Tacet » de Pantha du Prince (Label : BMG)
  • « I’m so happy for you » de Robert Forster (Label : Tapete records)

L'équipe