Hérault : un appel à l'aide pour sauver des chèvres sauvages, menacées d'abattage

  • Les animaux occupent un site particulièrement prisé par les randonneurs et parapentistes.
    Les animaux occupent un site particulièrement prisé par les randonneurs et parapentistes. A. M.
Publié le
Jérôme MOUILLOT

Un internaute a lancé un appel à l’aide pour ces caprins menacés, non loin du Salagou entre Cabrières et Mourèze.

Des dizaines de chèvres abandonnées, des parapentistes, des chasseurs et un superbe promontoire rocheux. Telle est la toile de fond de l’affaire insolite qui a fait le buzz sur Facebook, jusqu’à susciter une forte émotion.

Sur le magnifique pic de Vissou, entre Cabrières et Mourèze, à quelques encablures du lac du Salagou, le sort d’un troupeau de caprins ensauvagés a été en effet au centre de toutes les attentions.

Tout a commencé dimanche dernier lorsqu’un utilisateur des réseaux sociaux a lancé un appel à l’aide sur la toile pour tenter de sauver les animaux qui se baladent au grand air sur le pic. "On recherche une association qui pourrait récupérer les chèvres sauvages, environ 50 têtes, qui pâturent sur le pic de Vissou dans l’Hérault, entre les communes de Cabrières et Mourèze", décrit alors Yann Bothorel, ajoutant qu’un "un arrêté de la préfecture va être émis pour les abattre si personne ne les récupère."

Abandonnées il y a 2 ans

L’invitation à faire tourner l’info a connu un joli succès car, en quelques heures, plus de 14 000 personnes ont partagé le post agrémenté de photographies et d’un arrêté municipal, émanant de la mairie de Mourèze, interdisant la divagation des animaux.

Contactés, les services de la préfecture assurent alors qu’aucun arrêté préfectoral n’est en cours sur le sujet et que cela relève du pouvoir de police du maire. De source locale, cependant, on apprend que quelques bêtes auraient été abandonnées depuis au moins deux ans et se seraient reproduites au grand air. Ce qui n’est pas sans poser des difficultés, en témoignent les panneaux installés autour du site, prévenant les usagers de ce haut lieu de la randonnée et spot de choix pour parapentistes.

Des promeneurs attaqués par des boucs

Car la multiplication galopante de ces ongulés n’est pas sans conséquence. Selon Élie Fons, président de la société de chasse (Acca) de Cabrières, des promeneurs, attaqués par des boucs, auraient fini par s’en plaindre auprès de la mairie. Une plainte aurait même été déposée en gendarmerie.

Un accident pourrait en effet survenir sur un site surmonté d’une imposante falaise de calcaire. "Nous avons proposé à des chevriers de récupérer ces animaux mais personne n’en veut…", assure le chasseur, témoignant qu’une réunion a bien été organisée entre les dianes du secteur et les autorités : "Si on n’arrive pas à limiter la population, il faudra qu’on organise une battue."

Un appel de la mairie resté sans réponse

En fait, fin octobre, l’équipe municipale de Mourèze, menée par Serge Didelet, s’était fendue d’un communiqué invitant à "adopter" ces animaux pour les sauver d’une probable éradication. Mais en dépit de la proposition, aucun éleveur ne se serait porté volontaire pour récupérer ces bêtes.

La faute à une absence de suivi sanitaire et à l’impossibilité d’établir "une traçabilité précise de ces animaux", des caprins ensauvagés considérés comme "des animaux domestiques en divagation", pointe l’élu qui, ce mardi, en mairie, devait faire face à une vague de coups de fil sans précédent à la suite de l’appel lancé sur les réseaux sociaux et relayé par Midi Libre.

Direction Nébian !

La solution est finalement venue de Sébastien, un habitant de Nébian. Mardi, alors que des badauds offraient des croûtons de pain au maigre troupeau, ce jour-là totalement inoffensif, celui-ci a usé du même stratagème pour les attirer et emporter quelques spécimens dans son sillage avec la ferme intention de les préserver. "J’ai vu cet appel à sauver ces chèvres sur Facebook… J’en ai déjà deux, j’ai du terrain… Il vaut mieux les sauver que les tuer. Je pensais qu’il y en avait davantage, sur internet, certains avancent que des chèvres auraient déjà été supprimées", dit-il.

Au même moment, sur le pic, un habitué des lieux, voyant partir les bêtes cornues, hésitait entre soulagement et regret : "J’aimais bien voir les chevreaux grandir…"

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Les commentaires (1)
le sinil Il y a 3 années Le 13/11/2020 à 08:48

Laissons les vivre.
Elles sont bien moins nuisibles que certains humains