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Covid-19: une équipe de chercheurs propose de confiner la population une semaine sur deux

Un tel confinement serait aussi efficace qu'un confinement total, assure une équipe internationale de chercheurs.

Se confiner une semaine sur deux? C'est la solution proposée par une équipe internationale de mathématiciens, physiciens et virologues pour éviter de confiner l'ensemble de la population, tout en permettant de maintenir une activité économique et sociale.

"Notre étude montre qu'un tel confinement est aussi efficace sur le plan sanitaire qu'un confinement total", souligne ce jeudi Nava Schulmann, docteur en physique et membre de l'équipe de chercheurs, sur BFMTV.

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Des risques divisés par quatre?

L'idée de ces chercheurs est de diviser la population en deux groupes, un groupe 1 et un groupe 2, qui seront confinés une semaine sur deux et pourront donc exercer une activité la moitié du temps. Cette division peut se faire selon "l'ordre alphabétique ou l'adresse", avance Nava Schulmann. Il faut cependant que chaque foyer appartienne au même groupe afin d'éviter une multiplication des contacts.

Selon la pré-publication de leur étude, qui a récemment été acceptée dans la revue Nature Communications, rapporte Sciences et Avenir, le risque d'être contaminé pourrait être divisés par quatre.

"Une personne reste chez elle une semaine sur deux, ce qui divise par deux la chance d'être contaminée par des gens à l'extérieur. La semaine où elle sort, elle ne rencontre que la moitié de la population qu'elle a l'habitude de rencontrer, ce qui divise encore une fois par deux les chance de contamination", affirme Nava Schulmann.

Mieux détecter les nouvelles infections

Cette méthode permettrait également de détecter et réduire les nouvelles infections, assure la chercheuse à l'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) à Strasbourg.

Car si une personne est infectée lors de la semaine où elle peut sortir, elle n'aura les premiers symptômes du Covid-19 que plusieurs jours après, en raison du temps d'incubation. Elle sera alors déjà confinée, selon l'alternance des semaines, et pourra se faire tester et se mettre en quarantaine sans avoir transmis le virus.

Si la proposition semble présenter de nombreux avantages, le médecin urgentiste Patrick Pelloux la juge "compliquée" à mettre en place, a-t-il indiqué sur notre plateau. Ce dernier prend notamment l'exemple de la difficulté qu'ont les conducteurs à respecter la circulation alternée lors des pics de pollution. "La gestion d'un peuple doit être simple et pas contraignante", a-t-il assuré.

Clément Boutin Journaliste BFMTV