BFMTV
Santé

Covid-19: près de 4000 étudiants infirmiers et kinés appelés en renfort en Auvergne-Rhône-Alpes

La région Auvergne-Rhône-Alpes va mobiliser une partie des étudiants infirmiers.

La région Auvergne-Rhône-Alpes va mobiliser une partie des étudiants infirmiers. - JOEL SAGET © 2019 AFP

Le président de la région la plus touchée de France par l'épidémie a dévoilé ce jeudi un plan pour venir en aide aux personnels dans les hôpitaux et les maisons de retraite.

Les chiffres en attestent: la région Auvergne-Rhône-Alpes est la plus touchée de France par la deuxième vague de l'épidémie de coronavirus. Mercredi, selon les données de Santé publique France, on comptait 6888 patients hospitalisés sur ce territoire, dont 883 en réanimation. Si quelques signaux "un tout petit peu encourageants" ont été entrevus ces derniers jours, Laurent Wauquiez a annoncé ce jeudi un plan global de mobilisation pour renforcer les effectifs et compenser l'"épuisement" des personnels soignants mobilisés depuis la première vague.

Les premières personnes concernées par ce plan sont les élèves infirmiers. "On cible 3500 étudiants, qu'on peut mobiliser tout de suite", a-t-il déclaré à l'occasion d'une conférence de presse, rappelant que la responsabilité des écoles d'infirmiers était du ressort de la région.

Sont concernés les étudiants en deuxième année, "qui ont une équivalence aide-soignant", contrairement aux élèves de première année. "Ils n'ont pas de diplôme en juin donc on peut parfaitement -sans perturber leur cursus d'études- les mobiliser", a poursuivi le président de la région. Les troisième année ne sont pas mobilisés "à ce stade".

"Un vrai contrat"

"Ils seront embauchés avec un vrai contrat, qui pourra aller jusqu'à une durée d'un mois", a précisé Laurent Wauquiez. Ces étudiants mobilisés ne seront pas nécessairement déployés dans les services en charge du Covid-19. "Mais le renfort qu'ils vont permettre d'apporter va soulager le travail pour l'ensemble de la structure", a relevé l'intéressé.

À ces 3500 étudiants s'ajoutent plusieurs centaines d'étudiants masseurs-kinésithérapeutes. Au total, "on estime pouvoir mobiliser aux alentours de 4000 élèves tout de suite", selon Laurent Wauquiez.

Outre les étudiants, près de 600 soignants actuellement en phase de spécialisation verront leur formation suspendue "pour deux mois", tandis que 400 demandeurs d'emploi, "dont on a entamé la formation au début de l'année (...) seront drainés en direction des maisons de retraite et des hôpitaux". Enfin, 500 infirmiers et 50 médecins bénéficiant actuellement de l'Assurance maladie ont été identifiés comme "mobilisables immédiatement".

Agir sur le "long terme"

Ces renforts d'urgence étaient "nécessaires", a fait savoir Laurent Wauquiez. Car "contrairement à la première vague, où le besoin était d'abord un besoin en matériel, cette fois-ci, il y a un vrai manque en terme de personnel". Notamment dans les maisons de retraite, où "les besoins sont très lourds aujourd'hui".

Outre ces mesures d'urgence, le président de la région s'est félicité d'avoir "arraché" au gouvernement une "augmentation des places en école d'infirmière de près de 10%. "Ce qui devrait nous permettre de bénéficier de l'ouverture de 200 à 350 places supplémentaires dans nos écoles", a-t-il estimé. L'objectif étant de "traiter la crise et d'en tirer les leçons sur la durée". Au total, les mesures présentées aussi bien pour le court que le long terme représentent un investissement de 15 millions d'euros.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions