La COP26, reportée à l'année prochaine en raison du Covid-19, devait se tenir en ce moment à Glasgow en Écosse. L'occasion de lancer la mobilisation partout à travers le monde. Les États, les Nations-Unies, les organisations de la société civile et les jeunes du monde entier organisent des événements alternatifs pour mettre le sujet climatique au premier plan et maintenir la pression pour les douze prochains mois. L'enjeu est de taille puisque les pays signataires devront relever leurs objectifs climatiques.

C’est en ce moment, et jusqu’au 20 novembre, que devait se tenir la COP26 sur le climat, finalement reportée à l’automne prochain en raison de la pandémie de Covid-19. Les pays du monde entier auront pour principale mission de relever leur ambition climatique, conformément à l’Accord de Paris. Certains ont décidé de ne pas attendre. La plus grande surprise est venue de la Chine, qui s’est engagée à atteindre la neutralité carbone avant 2060. Dans la foulée, le Japon et la Corée du Sud se sont fixés le même objectif pour 2050.
Désormais, ce sont 110 pays qui sont lancés dans cette course à la neutralité carbone, parmi lesquels les États-Unis où le nouveau président Joe Biden a réitéré son engagement en la matière. Reste à traduire ces intentions dans les contributions nationales volontaires, les fameuses NDC. À ce jour, une quinzaine d’États seulement se sont acquittés de cette tâche. Il s’agit principalement de pays insulaires et vulnérables (Îles Marshall, Suriname, Zambie, Rwanda, Thaïlande …), ne représentant que 4,6 % des émissions globales.
Un Accord de Glasgow pour l’action climatique
Pour lancer la dynamique en l’absence de COP26, la Convention des Nations Unies pour le changement climatique (Ccnucc) multiplie les sommets virtuels. Jusqu’au 19 novembre, elle organise les dialogues Race to Zero (la Course vers le zéro émission), des journées thématiques dédiées par exemple à l’énergie, à l’agriculture ou encore à la finance. À partir du 23 novembre, les dialogues sur le climat prendront le relais afin d’avancer notamment sur les règles en suspens de l’Accord de Paris concernant les marchés carbone. "Ensemble, les deux dialogues prépareront le terrain pour l’anniversaire de l’accord de Paris le 12 décembre", note la Ccnucc.
La société civile n’est pas en reste. La COP26 Coalition a organisé ce week-end un événement en ligne (From the ground up) rassemblant quelques milliers de personnes et plus d’une centaine d’organisations à travers le monde. "Notre rôle à l’approche de la COP26 doit être de maintenir au premier plan de la conscience publique ce que signifie un réchauffement de 1,5°C et ce qu’il faudrait pour l’éviter. Notre rôle est d’exiger une action climatique qui aborde véritablement la nature et l’ampleur des crises interdépendantes auxquelles nous sommes confrontés", lance le collectif dans une déclaration commune.  
À cette occasion, l’Accord de Glasgow a été signé par des dizaines d’associations et de collectifs, tels que Youth for Climate France. Il prévoit d’établir un agenda climatique des actions citoyennes locales, relevant notamment de la désobéissance civile, afin d’arrêter ou transformer les principaux pollueurs. Un inventaire mondial doit être réalisé d’ici le début de l’année prochaine pour déterminer ces projets responsables des principales émissions de gaz à effet de serre. 
Les jeunes organisent un "simulacre de COP26"
Les jeunes se mobilisent également à travers la Mock COP26, ("simulacre" de COP26), du 19 novembre au 1er décembre. 350 délégués de 145 pays se retrouveront virtuellement afin d’élaborer une déclaration finale sous la forme d’un traité juridique qui pourra ensuite être repris par chaque gouvernement. Il s’agit ainsi de "montrer au monde ce qui se passerait si les jeunes organisaient la COP26". La parole sera particulièrement donnée aux militants du Sud et des communautés marginalisées, trop souvent ignorés.
Le point d’orgue de ce compte à rebours vers la COP26 de 2021 se tiendra le 12 décembre prochain, avec la célébration du cinquième anniversaire de l’Accord de Paris. Un sommet virtuel sera organisé par les Nations unies, le Royaume-Uni, la France, le Chili et l’Italie. Seules les annonces les plus ambitieuses y seront présentées. L’Union européenne pourrait y officialiser la relève de son objectif de réduction des émissions de 40 à 55 % pour 2030. Le Royaume-Uni, hôte de la COP26, devrait également présenter une contribution nationale renforcée. 
Concepcion Alvarez, @conce1

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