Ségolène Royal estime que «certaines caricatures de Mahomet sont insultantes»

L’ex ministre socialiste affirme qu’elle n’est « pas pour l’interdiction des caricatures », sans pour autant les « cautionner, pour dire que les caricatures, c’est bien ».

 « La liberté, ce n’est pas le droit de dire n’importe quoi, n’importe comment », a avancé Ségolène Royal.
« La liberté, ce n’est pas le droit de dire n’importe quoi, n’importe comment », a avancé Ségolène Royal. LP/Olivier Lejeune

    Elle comprend que certains « se sentent insultés » par des caricatures de Mahomet. Mais pour autant, Ségolène Royal estime qu'il ne faut pas changer le droit français sur la liberté d'expression.

    « Je pense que certaines [caricatures] sont insultantes », estime l'ex-candidate socialiste à la présidentielle, dans une interview à CNews, pointant « les caricatures pornographiques ». L'ancienne ministre dit « comprendre » que « certains se sentent insultés, y compris des musulmans qui ne sont absolument pas ni intégristes ni radicaux ».

    Une position qui rappelle celle du Premier ministre canadien Justin Trudeau : fin octobre, celui-ci avait défendu la liberté d'expression tout en estimant qu'elle n'était « pas sans limites » et ne devait pas « blesser de façon arbitraire et inutile » certaines communautés.

    Commentant l'interview de M. Macron à la Revue en ligne Le Grand continent, Ségolène Royal a dit partager la vision du président, qui a déclaré que la France « n'allait pas changer » son droit sur la liberté d'expression « parce qu'il choque ailleurs ».

    Elle estime toutefois qu'Emmanuel Macron « a fait une erreur, sans doute sous le coup de l'émotion […] parce qu'il a dit je vais continuer avec les caricatures », lors de la cérémonie en hommage à Samuel Paty, professeur d'histoire géographie sauvagement assassiné à la sortie de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. M. Macron avait par la suite défendu « le droit à la caricature ».

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    Pour Ségolène Royal, un chef d'État « continue avec la liberté d'expression mais pas avec les caricatures qui blessent des millions de personnes à travers le monde ». Elle affirme qu'elle n'est « pas pour l'interdiction des caricatures », sans pour autant les « cautionner, pour dire que les caricatures, c'est bien ».

    Mme Royal a également exprimé « son soutien aux personnes menacées » sur les réseaux sociaux, comme la jeune Mila, de nouveau la cible d'insultes et de menaces de mort en réaction à une nouvelle vidéo polémique sur l'islam de l'adolescente iséroise déjà inquiétée en janvier pour une publication similaire.

    « Il faut les identifier [auteurs des menaces] et les condamner très sévèrement » a demandé Ségolène Royal. Elle estime qu'il faut arrêter « de relancer une polémique qui l'a remise en danger », faisant référence à la une de l'hebdomadaire Le Point du 15 octobre 2020 qui titrait « L'Affaire Mila ».