Violences conjugales : hausse de 15 % des signalements en ligne depuis le confinement

Une douzaine de policiers ont été recrutés à la fin du mois dernier pour intégrer la plateforme de signalement en ligne.

 Les signalements avaient été multipliés par cinq pendant le premier confinement. (illustration)
Les signalements avaient été multipliés par cinq pendant le premier confinement. (illustration) LP/Frédéric Dugit

    C'est une des nombreuses difficultés liées au confinement. La plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes a enregistré une hausse de 15 % des appels de victimes depuis le reconfinement le 30 octobre, indique ce mardi Marlène Schiappa.

    Le premier confinement causé par la pandémie de Covid-19, « terreau hélas propice aux violences conjugales, avait déjà vu « une explosion » des signalements sur la plateforme, cinq fois plus qu'en temps normal, rappelle la ministre déléguée à l'Intérieur. « Même s'il est encore trop tôt pour dire que les signalements exploseront à nouveau […] on constate déjà une hausse des signalements à cette plateforme de l'ordre d'environ 15 % », explique-t-elle lors d'un déplacement à Guyancourt (Yvelines) sur le site « police » de la plateforme. Un site « gendarmerie » est également installé à Rennes.

    Depuis leur lancement il y a deux ans, policiers et gendarmes ont traité « plus de 20 000 tchats », a dit la ministre. Le site de Guyancourt, qui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, compte 30 policiers dont 12 recrutés « fin octobre en prévision du confinement », a confié son entourage.

    Pas besoin d'attestation pour quitter le domicile

    Ces agents, à l'écoute des victimes qui ont la possibilité de garder l'anonymat, peuvent les orienter vers un commissariat ou une brigade de gendarmerie afin de déposer plainte ou, en cas de refus, vers des associations spécialisées. Si une menace immédiate pèse sur la personne, une patrouille de police peut être envoyée pour intervenir sur place.

    La ministre déléguée à l'égalité femmes-hommes, Elisabeth Moreno, présente avec son homologue chargé de la protection de l'enfance Adrien Taquet, a rappelé que « les femmes pendant la période de confinement n'ont pas besoin de certificat ou d'attestation pour quitter le domicile conjugal quand elles sont victimes de violences ».

    En matière de violences conjugales, il existe également une ligne téléphonique dédiée, le 3919, gérée par la Fédération nationale Solidarités femmes (FNSF).