Le ministre de l’Agriculture danois, Mogens Jensen, a démissionné ce mercredi 18 novembre pour désamorcer la crise des visons qui empoisonne son gouvernement depuis qu’il a ordonné d’abattre tous les visons du royaume, il y a quinze jours.

“La pression s’accumulait sur Mogens Jensen”, explique Politico. Le 4 novembre, le gouvernement social-démocrate minoritaire avait annoncé un plan d’abattage massif de 17 millions de visons, élevés pour leur fourrure. Une décision prise sans base légale, au nom du principe de précaution dans la crise pandémique. Le ministre de l’Agriculture craignait “qu’une mutation du coronavirus, passant des visons aux humains, puisse compromettre l’efficacité d’un futur vaccin”.

Depuis, la légalité de l’ordre d’abattage a été remise en cause, ainsi que la validité scientifique de la manœuvre.

Crise politique

Mardi 17 novembre, “le gouvernement de centre gauche avait réussi à trouver un accord avec d’autres partis sur la création d’une base juridique rétroactive”, poursuit Politico. Mais si le gouvernement “a obtenu tardivement le soutien parlementaire des autres partis de gauche”, précise le Financial Times, les partis d’opposition de centre droit ainsi que les médias n’ont cessé de faire pression sur la Première ministre, Mette Frederiksen, en l’accusant “de se cacher derrière Mogens Jensen”.

Et “Mogens Jensen s’est à nouveau excusé auprès des éleveurs de visons”. Dans un communiqué publié ce mercredi, il assume toute la responsabilité de la crise des visons :

Je voudrais dire qu’il est clair que mon ministère a commis une erreur au sujet de l’annonce par le gouvernement de la décision de tuer tous les visons au Danemark. J’ai déjà dit que je le regrettais. Je m’excuse encore et j’en assume la responsabilité. Je m’excuse particulièrement auprès des nombreux éleveurs de visons.”

Côté scientifique, un chercheur ayant travaillé sur les nombreuses variations du coronavirus chez le vison a expliqué dans le New Scientist qu’il était “complètement idiot” de croire que le futur vaccin serait inefficace contre des nouvelles versions du coronavirus dues à une mutation.

Dès le 5 novembre, le journal danois Politiken pronostiquait que “la gestion de la crise des visons ressemble à un scandale qui va coûter très, très cher au Danemark”. C’est déjà le cas pour son ministre de l’Agriculture.