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Billet de blog 11 avril 2014

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Bob Dylan, 1961-1971. La révolte sans la révolution (1)

Peut-être plus que John Kennedy, dont le mythe et le style n’ont que peu survécu à sa mort (et dont la personne est désormais très controversée), Martin Luther King, courageux mais vite assimilé, Herbert Marcuse, visionnaire mais entendu uniquement par une élite intellectuelle, Bob Dylan a marqué de son empreinte les Etats-Unis dans les années soixante.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Peut-être plus que John Kennedy, dont le mythe et le style n’ont que peu survécu à sa mort (et dont la personne est désormais très controversée), Martin Luther King, courageux mais vite assimilé, Herbert Marcuse, visionnaire mais entendu uniquement par une élite intellectuelle, Bob Dylan a marqué de son empreinte les Etats-Unis dans les années soixante.

C’est qu’il a su, dans une période placée sous le signe de la guerre “ chaude ”, des tensions raciales, du complexe militaro-industriel, de la poussée technologique et du conflit des générations entretenir de façon originale, riche et heureuse, la communication sans laquelle une société se désagrège.

Dylan fut presque un dieu, ce qu’il n’avait pas voulu. Mais, dans le même temps, il fut diable car telle était assurément la portée de ses textes et de ses musiques. Pendant plusieurs années, il a mené une lutte âpre contre les valeurs de la société dominante avec, pour seule arme, une « symphonie des mots ». Il a révélé les tares et les contradictions du système, dénoncé l’absurdité et la turpitude des rapports humains en vigueur (à commencer par le racisme) et a été – avec quelques autres – à l’origine de la plus formidable campagne jamais ourdie aux Etats-Unis contre une guerre. C’est un peu facile, mais, rétrospectivement, on cherche encore le “ Dylan ” des guerres d’Irak et d’Afghanistan, à commencer par Dylan lui-même.

On peut imaginer ce qu’auraient pu être les Etats-Unis de ces années de tensions exacerbées sans Dylan. On peut se représenter le comportement de toute une jeunesse égarée, nihiliste et prête à tout en l’absence d’un prophète, d’un porte-parole calme, froid, détaché et sur de lui. Car si ce personnage intangible, quasi-mythique, a exacerbé, il a aussi temporisé et catalysé, ce qui a permis aux insatisfaits de tous âges et de tous bords de construire et non de détruire.

http://bernard-gensane.over-blog.com

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